
Opinion : Comment arrêter un meurtrier
PHUKET : Le monde a pu voir cette semaine ce que peut accomplir la Police Royale Thaïe quand les bonnes ressources et le bon niveau d’importance sont dédiés à l’arrestation d’un meurtrier.
L’assassin de la touriste suisse de 57 ans Nicole Sauvain-Weisskopf a bouleversé la communauté internationale, et toute la population de l'île. L’indignation et la colère se sont déversées en ligne après l’annonce de la découverte du corps jeudi après-midi. Mais 48 heures plus tard la police avait arrêté le meurtrier, le thaï Teerawat Thothip, 27 ans, originaire de Pa Khlok.
La différence entre la manière dont cette investigation a été gérée comparée à celle sur les meurtres des touristes britanniques Hannah Witheridge et David Miller en 2014 à Koh Tao est énorme. Le message des chefs était clair, et cette fois ce n’était pas que des mots. Des enquêteurs expérimentés ont été immédiatement dépêchés sur l'île pour prendre le commandement de l’enquête et de la traque de l’assassin. Cette tâche n’a pas été laissée à la police locale, jugée au-dessus de ses capacités.
Certains commentaires en ligne disent que l’importance donnée à la recherche de l’assassin de Mme Sauvain-Weisskopf n’était due qu’à une marque de respect pour son emploi de responsable adjointe du protocole de l'Assemblée Fédérale de Suisse. D’autres disent que cette réponse policière intervient par crainte des répercussions que la mort de cette touriste aurait pu avoir sur les potentiels touristes pendant voyager en Thaïlande dans le cadre du ‘bac à sable’ de Phuket.
Nous ne sommes pas d’accord avec ça. Ce sont deux facteurs qui entrent en jeu, mais les gens qui disent ça ne comprennent pas à quel point la mort de Mme Sauvain-Weisskopf a affecté les habitants de Phuket. De manière générale, ça a été perçu comme une attaque adressée directement à la sensibilité de la population, et décrit pour ce que c’est réellement, un crime contre la vie. Bhummikitti Ruktaengam, président de l’Association Touristique de Phuket, en exprimant ses condoléances aux proches de Mme Sauvain-Weisskopf, a été exemplaire dans le choix de ses mots “Nous ne tolèrerons pas d’incidents comme celui-ci.”
Malgré tous ses problèmes et ses manques, et il y en a, au fil des ans, la police de Phuket a un certain succès dans l’arrestation des auteurs de crimes haineux commis sur l'île. Pour être juste, les chances de Teerawat de s’en sortir étaient minces. Il était sur une île confinée, où la police recherche tous les criminels via les caméras de vidéosurveillance et les arrête chez eux. Pire encore pour Teerawat, son adresse à Pa Khlok, et quiconque connait Pa Khlok sait, ses chances de se cacher dans cette communauté sont faibles, d’autant moins quand toute une île le cherche.
Les quotidiens nationaux ont jugé le niveau de sécurité des étrangers dans le pays “honteux” et l'ont qualifié de "disgrâce". De nombreux étrangers vivant à Phuket peuvent sans conteste dire qu’ils se sentent plus en sécurité ici que dans certains endroits de leur pays. Néanmoins, le ministre du tourisme et des sports Phiphat Ratchakitprakarn a admis ouvertement cette semaine qu’il fallait faire beaucoup plus afin d’améliorer la sécurité, la Thaïlande se classant 110ème sur 150 lors d‘une enquête internationale réalisée l’an dernier, même si on peut penser que cette enquête prend aussi en compte l’aspect le plus dangereux de la Thaïlande, ses routes. Mais même, historiquement à Phuket, il a toujours été beaucoup plus dangereux pour un touriste de se faire prendre dans un courant pendant la mousson que de se faire tuer dans un accident de la route. Cette statistique appartient majoritairement aux thaïs.
En ce qui concerne la traque de criminels recherchés pour avoir pris la vie de quelqu’un, ce qui est honteux est que le même niveau d’implication à arrêter les auteurs et à les traduire en justice n’a pas été appliqué à d’autres affaires qui ont embarrassé le pays.
Article original : The Phuket News
https://www.thephuketnews.com/phuket-opinion-how-to-catch-a-killer-80972.php