
Pourquoi nettoyer les plages?
PHUKET : Les nettoyages de plages sont devenus des activités populaires avec l’objectif de ‘sauver la planète’. Chaque année, des centaines de milliers de personnes tentent de débarrasser les côtes des déchets plastiques. Ces activités servent à sensibiliser contre la pollution plastique, mais sont elles vraiment bénéfiques pour l’environnement?
Pendant la saison de la mousson à Phuket, les déchets ramassés sont remplacés par d’autres en l’espace de quelques minutes. L’arrivée sans fin de déchets marins est un vrai défi que quelques groupes tentent de relever.
Trash Hero, l’un des groupes de nettoyage les plus populaire de Phuket, a ramassé près de 14,504 kilos de plastiques depuis sa création en Août 2016. Cela représente environ 0.0000001% du plastique contenu dans les océans, ou 0.000002% de tout le plastique jeté en mer cette année. Pour un petit groupe local c’est énorme, à l’échelle mondiale ce n’est qu’une toute petite partie de la pointe de l’iceberg.
ON constate depuis des années une augmentation de la pollution plastique sans aucune amélioration sur les petites plages, tandis que les endroits plus à la mode comme par exemple Laguna semblent propres. Le problème de la santé de ces plages et des océans ne réside pas dans la quantité de déchets ramassés régulièrement. Et malheureusement améliorer le visuel ne rend pas la situation meilleure.
Les nettoyages des plages ne sont pas des solutions à long terme. L’énergie, le temps et le coût de nettoyage suffisamment ‘grands’ pour avoir un impact sont astronomiques. Ca n’en vaudrait pas le cout, surtout en considérant que la consommation de plastiques ne fait qu’augmenter. En 2021, la quantité de bouteilles en plastique achetée chaque minute devrait passer de cent millions à cinq cent billion.
Donc si les activités de nettoyage n’ont aucun impact direct sur l’environnement, pourquoi continuer? “Parce que” répond Susan Leong, responsable de Trash Hero Phuket, qui déclare “Ce sont des petites choses, mais chacune aide. Nous aimons la Thaïlande et nous aimons les océans. C’est une bonne chose à faire. Ce n’est pas beaucoup, mais c’est bien.”
Susan parle également de la sensibilisation, et notamment du travail de Trash Hero auprès des écoles de l'île. Même si cela ne résoud pas le problème de la pollution, la sensibilisation est inestimable.
Le coordinateur de Kamala Green Club (KGC), qui organise des activité de nettoyage hebdomadaires, Roland Bleszynski, explique que “En organisant et en motivant les entreprises locales et les communautés à participer à ces nettoyages des plages ou à d’autres activités environnementales, nous montrons un bon exemple aux autres – qu’il s’agisse des touristes, des riverains ou des simples visiteurs.”
En obligeant les gens à constater les conséquences de leur consommation et en les tenant responsables de leurs actes, ces activités de nettoyage aident à faire baisser la consommation.
Comme le dit Kimberly “Le constater de ses propres yeux à une grande influence sur la manière dont on doit changer de comportement.” Si la demande baisse, moins de plastique est produit et donc moins de plastique se retrouve dans les océans.
Moins de déchets dans les océans engendre également moins de déchets sur terre, mais nous nous concentrons principalement sur les côtes. Alors que l’attention se porte sur les nettoyages des plages, le travail des écoles publiques qui participent au nettoyage ‘à terre’ est beaucoup moins reconnu.
Mais ramasser les déchets ‘à terre’ est crucial pour ‘casser le cycle du plastique’. Les plages sont à l’image de tout ce que nous faisons, et le plastique voyage de la terre à la mer. En se débarrassant du plastique à terre, on évite qu’il se retrouve dans les océans et qu’il ne blesse des animaux marins avant de se retrouver échoué sur les plages.
Mais la plage reste l’endroit le plus logique et attire beaucoup les volontaires “Tout le monde sait ou se trouve la plage. C’est facile, c’est accessible, et c’est toujours mieux que rien.”
Trash Hero a accueilli de nombreux volontaire depuis son premier nettoyage. Lancé avec seulement deux personnes, ils sont maintenant des dizaines à se retrouver chaque semaine, et plus de 2,300 volontaires ont participé à ces activités.
Article original : Anchalee Buesching / The Phuket News