Opinion : Surfer sur la vague 'Smart City’
PHUKET : Cela fait déjà bien longtemps, et lundi nous en avons à nouveau entendu parlé: Le gouvernement s’active à atteindre son objectif de 30 ‘Smart Cities’ dans 24 provinces d’ici l’année prochaine, dont Phuket fait parti, en espérant transformer 100 villes du pays en smart cities d’ici 2022.
Opinion,
Ce n’est pas une blague, après plus de 10 ans bavardages et discussions à propos de gros budgets pour placer l’ile au premier plan de la technologie, d’après ce qu’en disaient les gros bonnets.
La plateforme de données de la ville pour mettre en oeuvre sa ‘Smart City’ doit être lancée cette année, facilitant ainsi la transformation, tandis qu’au moins une centaine de e-services sont attendus par la population d’ici à 2022.
L’objectif primordial d’une smart city est d’améliorer la qualité de vie des citoyens grâce aux technologies. Lors d’une conférence de presse tenue à Bangkok, on définissait alors une smart city comme une zone urbaine qui emploie différents types de capteurs de données électroniques afin de fournir des informations utilisées pour gérer le capital et les ressources efficacement.
Cela comprend les données collectées auprès des citoyens, des appareils et des actifs, qui sont ensuite traitées et analysées pour contrôler et gérer la circulation et les systèmes de transport, les centrales électriques, les réseaux d’approvisionnement en eau, la gestion des déchets, l’application de la loi, les systèmes d’information, les écoles, les bibliothèques, les hôpitaux et tous les autres services proposés à la communauté.
En toute honnêteté, Phuket entrerait dans le 21ème siècle si n’importe quelle utilisation de la technologie d’une Smart City était appliquée à un seul de ces aspects. Gérer la circulation? Cela aiderait sûrement, mais les routes sont de toute manière bouchées. Systèmes de transport? Ca serait bien, si Phuket en avait. Centrales électriques? Désolé, mais on se bat déjà pour maintenir les lignes électriques en état garder et on ne produit pas d’énergie. Gestion des déchets? Les déchets ménagers ne sont toujours pas triés et les principales plages touristiques commencent à peine à avoir leur propre station de traitement des eaux.
C’est pareil pour l’approvisionnement en eau, si on a besoin d’une technologie dernier cri pour calculer nos réserves... Nos officiels n’arrivent pas à se mettre d’accord pour nous informer si nos réservoirs sont à sec ou pas.
En 2016, le gouverneur de Phuket, Chamroen Tipayapongtada, signait une “lettre d’intention” avec le maire de Busan, en Corée du Sud, pour développer le partage des connaissances et des technologies.
Au même moment, le Ministre des l’Information et des Technologies de Télécommunication, Uttama Savanayana, annonçait un investissement de B430 millions sur le budget fiscal 2016 destiné à poursuivre le projet de développement de Phuket comme première Smart City de Thaïlande.
A ce prix nous avons eu un bâtiment de quatre étages à Saphan Hin, des cours d’entreprenariat pour les aspirantes “tech startups”, la promesse de quelques formations dans les technologies destinées aux jeunes générations, et 200 caméras de vidéosurveillance – probablement les technologies les plus efficaces utilisées par les officiels de l'île.
Les caméras ont aidé à arrêter de nombreux criminels, mais il y a eu tellement d’annonces de projets de caméras de vidéosurveillance financés par différents budgets qu’il a été impossible de déterminer qui a payé pour quelle caméra, ni ce que ça a coûté au contribuable.
Il est même impossible de dire exactement combien de caméras – et appartenant à qui – sont en service sur l'île en ce moment. Voilà ce qu’a été jusqu’ici le programme Smart City.
Toutefois il y a une chose pour laquelle le projet Smart City excelle, c’est d’obtenir de gros budgets qui sont dilapidés comme si l’argent tombait du ciel. Maintenant, savoir exactement qui a bénéficié de l’initiative Smart City, c’est à vous de décider.
Article original : The Phuket News