
Opinion : Parachute ascensionnel à Patong, un business à 250.000 bahts par jour
PHUKET : Après le décès du touriste australien de 70 ans Roger Hussey en Juillet 2017, les enquêtes et les promesses de perquisition des compagnies de parachute ascensionnel de Patong, les choses semblent s’être ‘normales’.
Nous n’avons rien contre les entrepreneurs dans notre pays. La plupart semblent honnêtes. Nous ne faisons que signaler ce que nous avons constaté.
En l’espace d’une heure un samedi ordinaire – sur une Patong Beach pas particulièrement bondée – nous avons observé les vendeurs de vols en parachute ascensionnel travailler presque directement sur Bangla Road.
Entre 17h15 et 18h15, 26 personnes ont fait un vol, presque un toutes les deux minutes. Une ‘pause’ de 30 secondes entre l’atterrissage d’un client et le décollage d’un autre.
Les 5 assistants, quelques vendeurs arpentant la plage et deux personnes dans le speedboat, ont empoché approximativement B31,200 (en se basant sur un tarif de B1,200 pour un vol ‘RAPIDE’ et B1,500 pour un vol plus long). Nous avons présumé que les vols ‘rapides’ sont ceux de deux minutes. S’ils procèdent ainsi pendant toute la journée, disons, dès 10h, ils sont en mesure de gagner près de B250,000 par jour. PAR JOUR!!!! Bien entendu il est peu probable qu’ils carburent ainsi toute la journée tous les jours. Mais il semble qu’ils ne veuillent pas arrêter de proposer aux clients de voler au dessus de la plage la plus bondée et sale de Phuket.
Très efficace et lucratif comme business. C’est deux fois le salaire moyen, en une heure! Il faut aussi payer l’essence et la maintenance du bateau, le stockage, probablement quelques ‘merci’ pour pouvoir exercer sur une plage publique, et les salaires des employés.
Certaines choses nous ont interloquées pendant que nous les observions.
D’abord le ‘jockey’ qui traîne son passager ne semble pas se préoccuper du tout du parachute. Ils voguent sans aucune raison. Ils n’aident pas le passager pendant l’atterrissage – les assistants au sol sont là pour ça. Ils donnent quelques coup de gouvernail à la fin du vol mais, vraiment, ce sont la vitesse et le vent qui contrôlent le ‘plan de vol’ du parachute.
Deuxièmement, les assistants au sol peuvent se montrer agressifs avec ceux qui empiètent sur ‘leur domaine’ – le secteur nécessaire au décollage, au atterrissages et à la corde de traction (qui mesure environ 50 mètres de long). Ils hurlent sur les touristes afin qu’ils restent éloignés et ne soient pas heurtés par la corde ou le parachute qui atterrit. Il ne semblent pas être intéressés par les touristes dont le seul tort est de se promener sur la plage.
Enfin, le plus controversé, comment ces compagnies peuvent exercer sur une plage publique de Phuket quand TOUS les autres ‘commerces de plage’ ont été évincés en fanfare des plages depuis le coup d’état de 2014 et les raids contre les loueurs de parasols et de chaises longues? On peut considérer qu’ils proposent un service, mais on constate la présence de huit vendeurs sur une plage publique uniquement dans le but de faire de l’argent, beaucoup d’argent.
S’il y a de la paperasse, des reçus, des contrats, des assurances, nous ne les avons pas vu. J’aimerai bien savoir s’ils disposent bien de toutes les autorisations et de tous les documents nécessaires – pour leur bien et celui de leurs clients.
Nous pourrions dire la même chose des jetskis, mais nous nous réservons ce plaisir pour une prochaine fois.
Beaucoup de choses ont été dites et promises après le décès de l’australien (tombé de son harnais dans les eaux de Karon Beach) – un code de conduite, des règles de sécurité plus strictes, des inspections, de la paperasse. Nous n’avons vu que très peu de preuves de tout cela et souhaiterions demander au gouverneur de Phuket “que faites vous pour protéger les passagers et éviter que cela se reproduise”?Et “comment ces activités ‘non supervisées’ ont pu obtenir la permission d’exercer sur une plage publique quand toutes les autres activités commerciales ont été interdites?”
Nous avons adressé ces questions à différents officiels de l'île et vous informerons des réponses que nous recevrons, si nous en recevons.
Article original : Tanutam Thawan / The Thaiger