
Opinion : Une question de confiance
PHUKET : Quand Nutthawat Wongitsaraphap, directeur du Bureau de la Commission Électorale à Phuket (PEC), a déclaré à la veille de l’élection nationale de dimanche dernier : “Si vous ne faites pas confiance au système, vous ne pouvez avoir confiance en rien”, il n’avait pas tellement tort.
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Le très ‘bordélique’ rapport en ligne du décompte non officiel des votes auquel on a pu assister dimanche soir a donné tout son sens à cette déclaration. Des chiffres contradictoires pour chaque candidat jusqu’au décompte simple lui même ont perdu les observateurs – et les électeurs – qui se demandaient ce qui se passait avec les votes.
Cette crainte a également envahi tous ceux qui réalisaient alors que l’élection ne se déroulait pas de la manière souhaitée, au point que beaucoup ont considéré que la seule explication plausible à ces informations impossibles était qu’ils assistaient à une manipulation des résultats, et ce de la manière la plus inepte possible.
Evidemment cela était possible, mais la réalité a dépassé toutes les espérances, même en Thaïlande. On s’attendait à de meilleurs efforts de la part de quelqu’un qui voudrait duper une nation toute entière de ses votes.
Le silence des officiels en charge de l’élection n’a fait que renforcer ces craintes. Ce n’est que lundi après midi que le secrétaire général de la Commission Électorale Jarungwit Phumma, depuis Bangkok, a apporté les premières explications sur ce qui s’était passé, sans omettre d’essayer d’enterrer les faits quant à l’application de “rapport rapide” permettant aux responsables des bureaux de vote de rapporter immédiatement le décompte non officiel des votes avait été compromise.
Dès lors, toute confiance dans l’exactitude et la sincérité des résultats s’était envolée.
A Phuket, il a fallu attendre que le directeur de la PEC, Nutthawat, prenne la parole et fasse ce que ses supérieurs de Bangkok n’ont pas fait, donner une explication complète de ce qui s’était passé le soir de l’élection, et décrire les mesures immédiates prises pour assurer que le décompte des votes était, finalement, exact.
M. Nutthawat a pris les choses en main. Les électeurs peuvent contredire les résultats, mais il a affiché sa confiance qu’un recompte des votes de chaque bureau de vote de Phuket tiendrait face à un examen indépendant. Ce sont ces mesures qui expliquent que même Raywat Areerob, le candidat démocrate battu, publiait lundi sur sa page Facebook “J’accepte les résultats.”
Décidez par vous même si vous voulez croire ou non les résultats de cette élection à Phuket, contestez les si vous en avez envie. Mais on ne peut pas nier que pendant que le reste du pays continue à bafouiller ses chiffres et à considérer s’il faut ou non croire les résultats, les officiels en charge de l’élection à Phuket ont fait ce qui devait l’être. Et pour cela, ils peuvent être salués.
Article original : The Phuket News