Opinion: Mort au COE et à la taxe tourisme
PHUKET : Une petite lumière brille au bout d’un très long tunnel pour l’industrie touristique de Phuket martyrisée par le COVID, et plus généralement pour la population de l'île. L’assouplissement des restrictions sur l’alcool dans les restaurants a été célébré lors de son entrée en vigueur la semaine dernière, et en même temps, le nombre de nouvelles infections locales quotidiennes a baissé, passant maintenant nettement sous la barre des 200 par jour.
L’assouplissement des conditions d’accès à Phuket pour les voyageurs nationaux, en vigueur depuis neuf jours, a également permis d’apaiser une tension devenue presque palpable à travers toute l'île à mesure que les habitants et les entreprises faisaient face à des problèmes financiers et luttaient pour garder la tête hors de l’eau. C’est presque comme si la semaine dernière l'île elle-même avait poussé un soupir nerveux de soulagement croyant que la fin serait bientôt proche.
En plus de l’assouplissement des restrictions sur l’alcool à Phuket et des conditions d’entrée sur l'île pour les voyageurs nationaux, l’extension 7+7 du ‘bac à sable’ semble fonctionner dans les destinations autres que Phuket, notamment à Khao Lak, à Koh Yao et à Koh Phi Phi, toutes prêtes à accueillir des clients sans qu’aucun ordre provincial n’interfère.
Les vols nationaux sont autorisés à transporter leur capacité maximum de voyageurs, les compagnies de tourisme maritime de Phuket et l’industrie de la plaisance sont plus que prêtes à recevoir des touristes en respectant strictement les mesures de prévention COVID, et les discussions avec les officiels russes prévoient le retour des russes sur l'île dès le début de mois prochain.
En chiffres, et en prenant en compte les rapports de l’immigration sur le modèle du ‘bac à sable’ ne répondent pas encore aux promesses annoncées, avec vendredi un total de 43,802 arrivées depuis le 1er Juillet, et 776 arrivées vendredi (8 Octobre). Sur le terrain, il est difficile de voir exactement où les “milliards de bahts” générés par le ‘bac à sable’ de Phuket, comme le clament les officiels, sont passés – mais ça a aidé. On peut maintenant voir des petits groupes de touristes dans les secteurs principaux de l'île, et à Patong même la circulation est de retour sur la route de la plage et Rat-U-Thit 200 Pi Rd n’est plus dans l’obscurité totale la nuit.
Le nombre d’arrivées internationales devrait lentement augmenter dans les semaines et les mois à venir. Lundi, l'Angleterre a retiré la Thaïlande de sa ‘liste noire’ de pays pour lesquels le retour impose une quarantaine, et le gouvernement australien avance pour autoriser ses citoyens à voyager à l’étranger.
Mais pendant que d’autres pays prennent des mesures positives pour que le tourisme retrouve une sorte de ‘nouvelle normalité’, la Thaïlande semble s’accrocher à l’une des plus importantes contraintes n’encourageant pas le retour des touristes : l’épouvantable Certificat d’Entrée (COE).
Seuls ceux qui veulent bien passer des semaines à rassembler la pile de paperasses nécessaires à la délivrance d’un COE disent que ça vaut les efforts, surtout pour expédier les procédures à l’arrivée à l’aéroport, qui ne sont en fait que des officiels thaïs vérifiant des validations d’autres officiels thaïs. Les autres parlent pour eux mêmes, soit en critiquant la chasse aux papiers dans leurs commentaires en ligne, ou tout simplement en ne réservant pas de vacances.
Quand le COE a été lancé, il était présenté comme une précaution compréhensible. Mais, tous les mécanismes légaux sont en place pour appliquer les mêmes conditions sans mettre ce fardeau sur le touriste.
Rien dans les mesures de prévention COVID imposées aux établissements de l'île ne pourrait pas simplement être incorporé au code sanitaire général, et l’assurance COVID obligatoire peut devenir une condition d’un visa et être vérifiée par le Ministère des Affaires Étrangères, qui gère déjà toutes les demandes de COE. La même chose peut être appliquée aux réservations prépayées d’hôtels SHA+.
La pire nouvelle de la semaine a été l’annonce d’une taxe de ‘transformation du tourisme’ de B500 qui sera appliquée dès l’année prochaine, et qui dépasse l’entendement. Si les officiels voulaient donner aux touristes une autre raison de ne pas venir, ils l’ont fait. Les officiels du gouvernement peuvent justifier cette taxe de la manière qu’ils veulent, pour un touriste c’est juste encore plus d'argent pour rien.
Pour les observateurs dans le pays, la nouvelle taxe semble n’être rien d’autre qu’une manière de légitimer les “pour boires” des arrivées internationales desquelles les officiers de l’immigration avaient l’habitude de demander aux hordes de touristes chinois qui s’engouffraient dans les halls de l’aéroport.
Cependant, l’ironie réside dans le nombre de milliards de bahts de revenus touristiques générés pour le pays annoncés par les officiels du gouvernement, et ces mêmes officiels déclarent maintenant que cette taxe est nécessaire pour investir ou pour rendre le mays meilleur pour les touristes. Chaque observateur a maintenant le droit de demander “Donc, où sont passés les milliards?”
Les pays du monde entier avancent à grand pas pour libérer les voyages. La Thaïlande peut maintenant aussi essayer d’en faire de même.
Article original : The Phuket News
https://www.thephuketnews.com/phuket-opinion-kill-the-coe-tourism-tax-81655.php