Opinion : Le Prix de la fête
PHUKET : Phuket va bientôt savoir si oui ou non les riches et puissants seront tenus tout autant responsables que n’importe qui pour avoir mis en danger la vie d’autrui.
Le major général Pornsak Nuannoo, commandant de la Police Provinciale de Phuket, confirmait samedi que des poursuites étaient engagées contre les organisateurs des trois grandes fêtes organisées le weekend précédent : Illuzion Nightclub sur Bangla Rd, Shelter Club à Patong, et Cafe Del Mar à Kamala.
“Pour le moment, une plainte a été déposée contre les trois établissements dans le cadre du Disease Control Act, et les officiers poursuivent leur enquête.” disait-il.
Mettons cela en perspective. Tous les ordres ont été décrétés au nom de la protection du public, et chacun prévoyait des peines pour leur infraction. Et chaque ordre était signé du gouverneur.
Les officiels ont de nombreuses fois rappelé qu’enfreindre ces ordres – mais aussi l’interdiction pour les restaurants de vendre de l’alcool après minuit ou encore l’interdiction d’organiser des évènements rassemblant beaucoup de participant à l’occasion du Nouvel An – était punissable dans le cadre de la Section 51 du Disease Control Act 2015, d’une amende de B20,000, et dans le cadre de la Section 52 de l’acte, d’une peine d’un an de prison et d’une amende de B100,000.
C’est tout.
Le major général Pornsak n’a même pas mentionné les autres peines encourues dans le cadre de chaque ordre provincial anti-COVID : “Les contrevenants seront également poursuivis dans le cadre de la Section 18 du Décret d’Urgence sur l’Administration Publique en Situation d’Urgence B.E. 2548 (2005), qui prévoit une peine de deux ans de prison et une amende de B40,000.”
Personne ne croit une seconde que quelqu’un sera emprisonné pour avoir organisé une fête, ce qui fait que la peine maximale est une amende de B100,000 par établissement. Lors des jours glorieux de Bangla avant l’épidémie, certains établissements payaient cette somme chaque mois comme taxe officieuse. D’autres payaient plus.
Le vice-gouverneur de Phuket Vikrom Jakthee avait déjà exprimé son historique de peines plus sévères. “A présent, si nous trouvons un établissement qui enfreint les mesures de contrôle, nous devrons prendre des mesures décisives. Nous avons déjà arrêté les propriétaires et ordonné la fermeture de deux établissements pendant cinq ans. Nous avons aussi ordonné la fermeture de plusieurs autres établissements pendant 15 ou un mois.” déclarait-il jeudi.
Il s’était même montré fier de s’assurer que les règles COVID étaient bien respectées à Phuket Town.
Mais, la côte ouest de Phuket semble un peu trop loin pour la justice du Provincial Hall.
Les échelons supérieurs de l’administration provinciale peuvent plaider l’ignorance, mais il est impossible que ces fêtes aient pu être organisées sans que les autorités locales aient été informées.
Organiser de grands évènements de cette nature, et de cette ampleur, n’est rien d’autre que cupide,s tupide et irresponsable.
Et maintenant, tout le monde va payer.
Article original : The Phuket News
https://www.thephuketnews.com/phuket-opinion-paying-for-the-covid-party-fallout-79646.php