Opinion : L’arbre qui cache la forêt
PHUKET : Le lent succès de la Clinique du Cannabis Médical de l’Hôpital Vachira est de bonne augure pour Phuket à plusieurs niveaux, non seulement se débarrasser du scepticisme conservateur qui pendant des décennies déclarait que les traitement médicaux dérivés du cannabis n’avaient aucune valeur médicale, mais aussi en créant une nouvelle opportunité économique pour l'île autre que le tourisme.
Le faible nombre de patients qui ont reçu des traitements à base de marijuana médicale à la clinique ne soutient pas la thèse que ces traitements sont inefficaces. LE Dr Thanit Sermkaew, chef du Bureau Provincial de la Santé Publique de Phuket (PPHO), admettait lui même que disposer de ces traitements donnait une nouvelle option aux patients pour lesquels les traitements conventionnels sont inefficaces.
Ce faible nombre de patients écarte aussi la crainte des ‘anti-marijuana’ que tous les consommateurs réguliers se ruent pour profiter des médicaments pour satisfaire leur addiction. Une idée stupide qui a pourtant été avancée pendant des années.
L’important sera de contrôler les agriculteurs locaux qui produisent de la marijuana pour les traitements médicaux, et il est facile de comprendre – sans nécessairement être d’accord – les inquiétudes des autorités. Dans un pays où faire appliquer une règle semble difficile, autoriser légalement la culture de la marijuana pour un usage mais en en interdisant sa consommation sera quasiment impossible. Et il est fort probable que le gros problème ne viendra pas des consommateurs ‘récréatifs’, mais des fortunes et du pouvoir qu’auront les fournisseurs – même si ce problème disparaîtrait en rendant la consommation récréative légale.
Aujourd’hui, la tâche est de créer un secteur totalement nouveau, qui complète le tourisme en permettant une plus grande diversité de traitements, qui avec la volonté de développer le tourisme médical, ce qui pourra étendre la base économique de l'île. Si la marijuana médicale n’est pas disponible dans le pays d’un patient, il pourra venir ici et essayer si le traitement est efficace pour lui.
Le PPHO a déjà organisé plusieurs séminaires pour former les habitants intéressés par le secteur en tant que fournisseurs légaux. Parmi les sujets enseignés se trouvent les différents types de plantes à faire pousser ou comment obtenir les extraits recherchés de suffisamment bonne qualité pour les utiliser dans la production de médicaments. Nous ouvrons également la porte aux investisseurs sérieux de compagnies étrangères déjà expérimentées dans la production de produits de marijuana médicale.
Il serait intéressant de voir si une telle attitude se répétera avec le kratom, dont la forme brute devrait être décriminalisée en début d’année prochaine. Le kratom a toujours été considéré par les officiels comme une drogue de premier plan malgré le fait que sa forme brute ne représentant rien de plus qu’un stimulant doux – rien de plus que le bétel.
La meilleure vraie différence que l’on peut trouver entre le kratom et le bétel est que mâcher du bétel est toujours considéré comme une tradition et un aspect historique de la culture thaïe qui se pratiquait beaucoup au nord de Bangkok, tandis que mâcher du kratom se pratiquait chez les habitants du sud, où l'arbre pousse naturellement à l’état sauvage.
Néanmoins, une fois décriminalisé, ces arbres pourraient vite prendre une place importante dans le paysage. Leur beauté s’alignait auparavant dans les rues du quartier gouvernemental à Phuket Town, mais ils ont fini par être coupés, pour obéir aux ordres.
Tout comme pour la marijuana médicale, le problème avec le kratom n’est pas la plante, c’est ce que les gens en font. Cet aspect finalement compris, les mesures vont dans la bonne direction.
Article original : The Phuket News
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