
Opinion : Assez
PHUKET : Si quelqu’un cherche encore des preuves que les chiffres du COVID communiqués par les officiels de Phuket ne concordent pas, cette semaine nous a apporté des preuves sur un plateau.
Beaucoup de soupçons sur la véracité des chiffres publiés quotidiennement sur la situation du COVID se sont exprimés depuis longtemps, et au cours des dernières semaines ces soupçons ont été confirmés par les officiels eux-mêmes.
Le rapport de dimanche sur la situation quotidienne du COVID notait quatre décès attribués au COVID-19. Mais, comme l’indiquait le rapport sur ces quatre décès, seuls trois étaient désignés par des “Numéros de Cas”.
Rien qu’avec ces informations, les officiels pourraient dire qu’ils ne savaient rien sur ces trois patients infectés par le COVID-19 jusqu’à ce que les corps arrivent à l’hôpital. Tout comme le montre le cas du détenu de 24 ans de la Prison Provinciale de Phuket décédé du COVID, qui était déjà hospitalisé à l’Hôpital de Thalang après avoir été diagnostiqué positif au COVID après des tests réalisés dans la prison le 4 Septembre, deux semaines auparavant.
Les deux seules explications apportées par les officiels de Phuket : 1) les victimes sont décédées instantanément du COVID-19, une explication peu plausible si l’on considère les données scientifiques disponibles à travers le monde; et 2) ils peuvent admettre que les numéros de cas et le nombre de personnes “confirmées” infectées dans les rapports quotidiens comportent des cas que les officiels de santé connaissent déjà mais qu’ils n’incluent pas dans les décomptes quotidiens.
A noter, le décès du détenu de 24 ans était l’un des trois décès rapportés par les officiels dimanche. Bizarrement, et faites en ce que vous voulez, les numéros de cas des décès annoncés le lendemain, lundi, ne figuraient pas dans la notice publiée le lendemain. Coïncidence ou pas, il a fallu 12 heures aux officiels pour publier les ‘détails des décès’ le lundi.
Et, les numéros de cas figurant sur la notice du mardi, quand un service normal a repris, ne comprenaient pas un des cinq décès reconnus dans le rapport de la veille.
Ce n’est pas la seule preuve qui a été offerte aux sceptiques. Le rapport des officiels de santé sur les neuf Équipes de Réponse Polyvalente COVID-19 de Phuket (Phuket CCR) déployées pour tester la population de l'île a montré d’autres “bizarreries”.
Les équipes ont testé 1,581 personnes le 21 Septembre avec des kits de tests antigéniques (ATK), pour 97 résultats positifs. Puis elles ont testé 2,593 personnes le 22 Septembre, pour 115 résultats positifs.
Mais, le rapport du 21 Septembre indiquait 93 cas confirmés positifs après des ATK, une forte augmentation comparé aux chiffres habituels, indiquant que les efforts des CCR étaient comptabilisés, alors que seulement 35 cas étaient confirmés positifs après des ATK dans le rapport du 22 Septembre.
Même en admettant que les rapports des CCR prennent 24 heures, les rapports quotidiens de ces trois jours indiquaient 214 cas ATK, à comparer aux 212 confirmés par les CCR.
Cela ne laisse que deux patients positifs après des ATK en trois jours. La seule possibilité serait qu’au checkpoint et que tous les autres officiels n’aient réalisé aucun test COVID pendant que les CCR réalisaient les leurs. Cela exclut aussi toutes les personnes positives à des ATK chez elles et contactant la Clinique Aunjai.
Les chiffres ne collent pas, mais rien de surprenant. Et nous en revenons au “Patient 26” de l’an dernier, pour ceux qui s’en souviennent.
Le ‘Patient 26’ était un chinois infecté à Phuket en Février l’an dernier, quand les officiels ne confirmaient pas publiquement que le virus était présent sur l'île.
Le directeur général adjoint du Département National de Contrôle de la Maladie (DDC), le Dr Kajohnsak Kaewjarus, étaient venu à Phuket depuis Bangkok pour rencontrer la presse, uniquement pour refuser de confirmer ou pour réfuter que le touriste chinois était infecté par le COVID.
Le Dr Kajohnsak déclarait avoir consulté le rapport du DDC sur le COVID, le qualifiant de rapport interne qui n’était pas destiné à être publié publiquement.
Pour faire court, ce que les officiels de santé savent qui pourrait affecter directement la santé publique, et la sécurité sanitaire des individus, ne relève que d’eux. Ils ne nous disent que ce que nous sommes censés savoir.
En comprenant cette politique publique de dissimulation des informations vitales sur l’épidémie en Thaïlande, et en l'occurrence à Phuket, les officiels pourraient aussi apprendre une autre chose : si vous allez… ne disons pas mentir, disons “gérer”... les statistiques, il faut toutes les “gérer”. Autrement ça parait idiot.
Article original : The Phuket News
https://www.thephuketnews.com/phuket-opinion-enough-rope-81516.php