PHUKET : Les parlementaires de Phuket Chalermpong Saengdee et Thitikan Thitipruethikul ont demandé au Bureau Anti-Blanchiment (AMLO) d’enquêter sur les opérations financières de la fondation gérant le Big Buddha.

Les deux membres du Parlement représentant Phuket, tous les deux du parti du peuple, ont demandé une enquête sur la Fondation Phraphutthamingmongkhol Sattha 45, dirigée par Suporn Vanichkul.

Les parlementaires accusent la fondation d’avoir joué un rôle central dans les constructions illégales qui ont contribué au glissement de terrain mortel qui a coûté la vie à 13 personnes en août dernier.

Le glissement de terrain, qui avait touché Soi Patak 2 et Soi Patak 8, avait détruit des habitations et coûté la vie à des thaïs et des touristes étrangers, a rappelé le parlementaire Chalermpong.

De nombreuses victimes survivantes n’ont toujours pas reçu de compensations adéquates, les propriétaires de maisons ne peuvent pas se permettre les réparations et les familles endeuillées n’ont reçu qu’un soutien financier minimal, a-t-il ajouté.

“Le coût émotionnel et financier est incommensurable.” dit M. Chalermpong. “C’est inacceptable que des gens qui ont tout perdu doivent trouver de l’argent pour payer une caution au tribunal uniquement pour poursuivre la fondation responsable de cette catastrophe.”.

Il a signalé que le Conseil Provincial des Avocats de Phuket offrait une assistance juridique gratuite afin d’aider les habitants affectés à obtenir justice.

Les parlementaires disent que la fondation derrière le Big Buddha Viewpoint a empiété illégalement sur cinq rais de terrain forestier protégé, effectuant des constructions illégales qui ont directement contribué au glissement de terrain. Malgré le fait que l’empiètement ait été confirmé par le Ministère des Ressources Naturelles et de l’Environnement, aucune responsabilité n’a été retenue par la police locale, les procureurs ou le gouverneur de Phuket, disent-ils.

M. Chalermpong a condamné les efforts de réouverture du Big Buddha Viewpoint avant que les compensations soient distribuées, en précisant qu’un moine de haut rang avait demandé au Département des Affaires Religieuses de demander l’approbation du Département des Forêts pour reprendre l’activité.

Je ne suis pas d’accord sur le fait d’utiliser le bouddhisme comme moyen de faire de l’argent tandis que les victimes souffrent et n’obtiennent pas justice, dit-il. Les moines ont été contraints de signer à la demande du clergé. Ca doit cesser.

Il a répété son appel lancé à l’AMLO demandant une enquête urgente sur les opérations financières de la fondation afin de déterminer si l’activité était cohérente avec son statut d’organisation à but religieux et caritatif.

De son côté, M. Thitikan a critiqué l’échec du Département Royal des Forêts qui n’a pas révoqué le permis d’utilisation du terrain. Si un permis a été initialement accordé au temple, il a ensuite été utilisé par une fondation privée, ce qui enfreint les règles de protection des forêts.

La question a été soulevée à plusieurs reprises par le Comité sur les Terrains, les Ressources Naturelles et l’Environnement, mais rien n’a été fait. Pourquoi aucune agence n’est intervenue pour arrêter l’expansion illégale qui a mené au glissement de terrain mortel, dit-il.

Il a demandé une enquête complète sur la manière dont la fondation a pu installer des constructions dans une zone protégée et demandé que les responsables de ce manque de supervision soient tenus responsables.

“Ne vous cachez pas derrière le bouddhisme.” dit-il. “13 personnes sont mortes. Il n’y a pas eu de justice, pas de compensations, pas de responsabilité. Les personnes au pouvoir doivent se rappeler des vies perdues.”.

Les deux parlementaires ont insisté sur le fait que les futures tragédies ne pourront être évitées avec des réformes systémiques et l’application de la loi, et particulièrement quand des terrains forestiers et la sécurité publique sont en jeu.

Article original : The Phuket News

https://www.thephuketnews.com/phuket-mps-call-for-amlo-to-investigate-big-buddha-finances-96948.php