Les masseurs de Phuket demandent des mesures contre le dumping des concurrents “étrangers”
PHUKET : Un groupe de masseurs de Phuket a adressé une plainte officielle demandant aux autorités de prendre des mesures contre les établissements de massage proposant des prix deux fois moins chers que ce qu’ils considèrent un prix honnête. Ces établissements seraient la propriété d’étrangers.
A 10h vendredi matin, une centaine de masseurs se sont rassemblés devant le Provincial Hall sur Tha Kraeng Rd à Phuket Town pour demander au Gouvernement de Phuket de les protéger du dumping pratiqué par leurs concurrents. Le groupe était emmené par Thornsiwit Klaicha-em, qui s'exprimait au nom du Groupe de la Communauté d’Entreprises de Massage Traditionnel Thaï de Karon et d’autres salons de massage de Phuket.
Les masseurs mécontents rassemblés devant le Provincial Hall brandissaient des pancartes marquées “300” et “150”, B300 représentant ce que le groupe considère un prix honnête pour un massage, et B150 étant les prix pratiqués par les concurrents contre qui ils réclament des mesures.
Parmi les slogans, on pouvait lire “300 c’est la vie normale, 150 c’est la vie dure”; “150 dehors!!”; “Nous partageons le même métier. Soyez créatifs. Ne vous faites pas de mal”; “Le COVID était mauvais, 150 nous détruira”.
Une grande pancarte résumait le message, “Groupe de la Communauté d’Entreprises de Kata Karon est venu demander l’équité. Nous sommes ouverts depuis 10 ans et nous n’avons jamais eu de problèmes. Mais quand vous venez et que vous baissez les prix à 150, vous faites du mal à vos collègues de la même profession, vous les faites mourir.”
“150” était aussi le chant des masseurs pendant leur protestation.
Pour expliquer l’histoire, M. Thornsiwit a indiqué que ce que le groupe voulait était des “normes et l’équité”. D’après lui, avant l’épidémie les opérateurs de salons de massage de Phuket s’étaient accordés à fixer des prix standards de B300 de l’heure, “le même dans tous les salons”.
En 2020 l’épidémie a commencé à gravement impacter la sphère du massage traditionnel parmi les autres entreprises touristiques.
“Pendant l’épidémie de coronavirus il n’y avait presque aucun touriste. Les propriétaires ne pouvaient pas supporter les coûts de laisser les salons ouverts et beaucoup de salons de massage thaï ont fermé.” dit M. Thornsiwit.
“Ensuite le gouvernement a appliqué des mesures pour résoudre le problème et limiter la propagation du coronavirus, pour que la Thaïlande puisse à nouveau accueillir des touristes. Les voyageurs sont revenus et ont recommencé à refaire appel aux services de massage thaï.” a-t-il ajouté.
M. Thornsiwit a poursuivi en disant que la reprise de l’industrie du massage est maintenant menacée par les salons de massage ‘150 Massage By Ked’, installés dans plusieurs endroits de Phuket et offrant “presque tous les types de massage” à partir de B150 de l’heure au lieu de B300. Ces salons attirent les clients directement dans la rue et sur les réseaux sociaux avec des prix inférieurs, et les autres établissements ne peuvent pas lutter contre ces prix.
“Les salons de massage thaï ne peuvent plus continuer.” dit M. Thornsiwit.
“Les coûts de gestion d’une entreprise sont plus élevés que les revenus, si le prix est de B150. C’est impossible de proposer un service à B150 de l’heure. Cela a aussi un impact sur la confiance dans les massages thaïs et sur la valeur de la connaissance et de la science derrière les massages traditionnels thaïs aux yeux des touristes étrangers.” a-t-il ajouté.
D’après M. Thornsiwit, ‘150 Massage By Ked’ sont des salons de massage thaï ouverts par des étrangers qui utilisent des thaïs pour contourner la loi.
M. Thornsiwit a expliqué que les opérateurs des salons de massage ont tenté de résoudre le problème en s’adressant au maire de Karon Mayor Jadet Wicharasorn et aux autres officiels locaux, sans aucun résultat.
“Il semble que les 150 Massage By Ked ne respectent pas l’accord.” dit M. Thornsiwit.
Ayant échoué au niveau du sous district, le groupe n’a eu d’autre choix que d’approcher le gouverneur de Phuket Narong Woonciew en lui demandant “de formuler des mesures et des solutions à court et long terme et en enquêtant sur les étrangers derrière ces salons de massage de Phuket, un secteur dans lequel les étrangers n’ont pas le droit d’investir, et en fixant un prix moyen juste pour les services de massage afin que les entreprises continuent leur activité à Phuket”.
Avant l’épidémie, il y avait environ 10,000 masseurs à Phuket. Maintenant l’activité revient car les touristes reviennent.
“Les salons de massage commencent à bien repartir. Nous voulons de la concurrence dans les services de massage, mais pas en cassant les prix. Les salons qui cassent les prix sont la propriété d’étrangers qui agissent en capitalistes. Initialement les investisseurs ouvrent un salon à Kata, puis d’autres dans d’autres endroits de la province. Ils pratiquent des prix à seulement B150 de l’heure, provoquant la souffrance des autres salons de massage. C’est pourquoi nous demandons de fixer des prix qui soient pour tous.” dit M. Thornsiwit.
La protestation a duré une quarantaine de minutes, avant que le vice gouverneur de Phuket Anupap Rodkwan Yodrabam n’invite les représentants du groupe à le rejoindre dans la salle de réunion du Centre de Médiation de Phuket pour discuter de la question.
Après avoir entendu les masseurs, M. Anupap a indiqué que dès la semaine prochaine les officiels “iront dans le secteur” et négocieront “avec les salons de massage qui pratiquent des prix plus bas que la normale et qui provoquent la souffrance des autres salons.”
“La province créera un groupe de travail constitué de représentants du Bureau de Santé Publique de Phuket, du Bureau du Commerce de Phuket, du Centre de Médiation, de la police et des agences concernées afin de contrôler les licences des établissements en question et les autres détails de leur fonctionnement. Les services doivent proposer des prix à des niveaux qui permettent aussi aux autres services d’exister. Le groupe de travail remettra un rapport aux autorités provinciales. Les autres masseurs peuvent contacter le Centre de Médiation pour les suites.” dit le vice-gouverneur Anupap.
Les masseurs ont exprimé leur satisfaction de voir les autorités prêtes à réagir rapidement pour résoudre cette question. Le rassemblement s’est ensuite dispersé après la rencontre avec le vice-gouverneur Anupap. Aucun trouble à l’ordre public n’a été signalé.
Article original : Eakkapop Thongtub / The Phuket News
https://www.thephuketnews.com/phuket-masseurs-demand-action-against-price-dumping-%E2%80%9Cforeign%E2%80%9D-competitor-85304.php