
La mort d’un bébé dans un camp de migrants pose la questions de leurs droits
PHUKET : La mort du nouveau né d’un couple de birmans dans un camp de travailleurs du centre de Phuket montre le manque de soutien du gouvernement à assurer l’accès des travailleurs migrants aux services de santé.
Le lieutenant Phatkorn Pongpaiboon de la Police de Thalang s’était rendu dans un camp de travailleurs de Baan Lipon, Moo 5 à Srisoonthorn, où un nouveau né était décédé le 13 Février.
Dans le camp, le lieutenant Phatkorn et les secouristes ont rencontré un couple de birmans, M. Ang Thu Lin, 24 ans, et Mme Moe Khat, 24 ans. Mme Moe pleurait en berçant le corps de sa petite fille dans ses bras.
Le lieutenant Phatkorn avait déclaré “Nous avons interrogé le couple. Ils vivaient depuis deux mois dans le camp avec leur fils de cinq ans.
“Quand Mme Moe est tombé enceinte, M. Ang est allé à l’Hôpital de Thalang se renseigner sur les coûts d’un accouchement à l’hôpital. On lui a répondu que cela coûterait B20,000.
“M. Ang a dit qu’il ne pouvait pas se permettre de dépenser cette somme, et le couple prévoyait de rentrer en Birmanie pour l’accouchement.
"Mais Mme Moe a commencé à sentir des contractions vers 19h cette même nuit et a accouché chez elle avec l’aide de ses voisins. Le bébé est resté vivant pendant 13 heures, puis est mort à 21h” dit il.
“Quand nous sommes arrivés, Mme Moe a été conduite à l’Hôpital de Thalang pour s’assurer de sa santé” a indiqué le lieutenant Phatkorn.
Le lieutenant Phatkorn a également indiqué qu’aucune charge ne serait retenue car personne n’avait pu être reconnu responsable de la mort du bébé.
“La mort du bébé n’est imputée à la mauvaise action de personne, c’est ce qu’a conclu l’examen post-mortem réalisé à l’Hôpital de Thalang”
“Je me suis entretenu avec un représentant de la compagnie qui emploie le couple. Tous les deux sont légalement déclarés, ont des permis de travail et se inscrits au fond pour la sécurité sociale. Tout est en ordre” dit le lieutenant Phatkorn.
Le directeur de l’Hôpital de Thalang, Bunpot Pankhlueb, dit ne pas avoir été informé de la mort du bébé de M. Ang et Mme Moe, ni que des birmans se soient vu refuser des soins à l’hôpital parce qu’ils ne pouvaient pas payer les traitements.
“Je ne suis pas au courant de cette affaire de la mort d’un bébé birman” avait il déclaré.
Seangdao Promkhan, responsable de la Division Gestion de l’Hôpital de Thalang, a également déclaré ne rien connaître de cette affaire.
"Généralement, les patients birmans demandent les prix de différentes interventions ou soins. Nous ne gardons aucune trace des personnes demandant des simples renseignements” dit elle.
Ces décalarations de M. Bunpot et Mme Seangdao niant toute connaissance de Mme Moe sont en contradiction avec les déclarations du lieutenant Phatkorn qui confirme que l’hôpital a fourni des soins postnataux à Mme Moe et réalisé une autopsie du bébé.
“Nous avons des procédures spéciales pour les cas urgents de grossesse des travailleurs migrants. Ces cas sont pris en compte par les assurances privées et l’assurance de la sécurité sociale” dit M. Bunpot.
“Dans le cadre de l’assurance de la sécurité sociale en cas d’accouchement, les patients doivent payer les frais avant de pouvoir demander un remboursement des frais médicaux. L’hôpital peut également contacter l’employeur des patients pour confirmer qu’ils sont légaux” a t il ajouté.
Mais M. Bunpot n’a pas expliqué si l’hôpital avait confirmé le statut de Mme Moe et ses droits aux soins médicaux garantis dans le cadre de la loi.
M. Bunpot n’a pas non plus expliqué la somme de B20,000 annoncée à M. Ang pour l’accouchement à l’hôpital.
L’accès aux soins médicaux pour les travailleurs migrants légaux est reconnue par l’Organisation Mondiale de la Santé (WHO) depuis 2016.
Un bulletin de la WHO indique “Les migrants qui disposent de permis de travail sont totalement couverts par le système de sécurité sociale thaï. C’est un système obligatoire financer par les taxes auxquelles contribuent à parts égales les employeurs, les employés et le gouvernement. Les thaïs et les migrants qui participent au financement de ce système ont les mêmes droits à la sécurité sociale, avec notamment l’accès aux soins médicaux.
Néanmoins, Mme Saendao a été claire “Nous ne nous occuperons pas de cette affaire”.
Peeraporn Borvontanasan, du bureau de la Sécurité Sociale (SSO) de Phuket, a elle aussi indiqué ne pas avoir été informée du décès du bébé de M. Ang et Mme Moe.
“C’est à l’employé de contacter la sécurité sociale. Personne ne m’a contacté à ce sujet” dit elle.
“Je ne sais pas pourquoi M. Ang et Mme Moe ne sont pas allé à l’hôpital. Les employés sont couverts par la sécurité sociale à hauteur de B13,000 de frais médicaux pour un accouchement.” a ajouté Mme Peeraporn.
“Honnêtement, on ne m’a pas informé de cette affaire. Mais il est de la responsabilité de l’employé de demander un dédommagement pour la mort du bébé” dit elle.
Mais cette compréhension contredit les actions de la SSO Phuket SSO après le terrible effondrement d’un bâtiment à Thalang en Novembre qui avait couté la vie à sept personnes, quand Wanarat Srisuksai, le directeur du Bureau National de la Santé et de la Sécurité au Travail du Département de Protection des Travailleurs (DLPW) du Ministère du Travail, et de l’inspecteur général du DLPW Anan Bowonnaowarak qui avait inspecté le site de l’effondrement.
Dans cette affaire, la SSO Phuket avait demandé “d’accélérer l’examen des droits des différentes victimes”, ce même s’ils n’étaient pas légalement déclarés auprès de la SSO.
Interrogé sur la responsabilité d’informer les travailleurs de leurs droits, Mme Peeraporn avait déclaré “C’est de la responsabilité du Bureau Provincial de l’Emploi de Phuket d’informer les travailleurs.”
Le chef du Bureau Provincial de l’Emploi de Phuket, Santi Nantasuwan, a déclaré lui aussi ne pa avoir été informé de cette affaire.
Mais, maintenant que la mort du bébé de M. Ang et Mme Moe a été portée à son attention, M. Santi a assuré “Maintenant nous sommes en contact avec la police pour savoir quelle compagnie gère le camp où réside le couple.
“Nous voulons vérifier que tout est légal.” dit il.
Article original : The Phuket News