Une page Facebook prône la violence contre les ‘touristes de merde’ de Phuket
PHUKET : Aucune action n’a été entreprise pour supprimer une page Facebook prônant la violence contre les “touristes de merde” bloqués à Phuket. ‘Spotlight Thailand’, habituellement un lanceur d’alerte contre la corruption locale alimenté par les opinions politiques de ses administrateurs, compte près de 600,000 abonnés.
Les publications de cette semaine sont rapidement devenues virales, transmettant un message dérangeant des défenseurs de Phuket qui seraient prêts à commettre des actes irréparables qui nuiraient à la réputation balnéaire de l'île comme endroit touristique sûr. Les publications prônent la violence contre les touristes, ceux toujours bloqués sur l'île, ceux qui sortent pendant le couvre feu et ne portent pas de masque, et la page Facebook appelle ses abonnés à s’occuper du problème. L’axe de cette campagne repose sur le fait que les touristes s’amusent pendant que le thaïs souffrent.
Les publications, peut être une mauvaise blague, incitent les locaux, mécontents de perdre leurs emplois et d’être cloîtrés chez eux pendant le couvre feu, à prendre le problème à bras le corps avec un lance pierre et des cailloux pour ‘abattre’ les touristes qui se promènent dehors.
Ces publications ont été vues aimées et partagées des milliers de fois depuis lundi. La page publie des photos de touristes ‘farang’ conduisant ou visitant des attractions de Phuket dans un ‘dossier de la honte’ et appelle les abonnés de la page à la abattre avec un lance pierre.
Les abonnés ont répondu par des photos les montrant prêts et armés de leur lance pierre. Un énorme soutien s’est affiché dans les commentaires par des citoyens demandant une action directe. Le thème général des commentaires repose sur la ligne : les touristes ‘blancs’ ou ‘farang’ sont responsables de l’arrivée du COVID-19 en Thaïlande et, de fait, sont responsables pour la crise économique et la difficulté de la situation à vivre.
Des plaintes ont été déposées auprès de plusieurs consulats contre la page, et le gouverneur de Phuket a fait suivre des copies de ces platines à la police et au gouvernement à Bangkok. Les médias ont reçu des centaines de messages d’expats et de touristes inquiets qui se retrouvent bloqués sur l'île.
Un hôtellier a indiqué que les quelques touristes qui restaient dans son établissement étaient “très inquiets” et stupéfaient que des locaux veuillent les abattre avec des pierres.
Cette colère localisée contre les ‘farang’ (occidentaux) intervient plusieurs semaines après une vidéo montrant le ministre de la santé publique Anutin Charnvirakul menacer de virer les “maudits farangs” qui ne portent pas de masque (alors qu’il en distribuait lors d’un évènement de relations publiques à la station Siam BTS à Bangkok).
Sur Twitter il avait ensuite écrit des touristes “sales”, déclarant qu’ils “ne se lavaient jamais”. Ces tweets avaient été supprimés, mais pas avant d’avoir été partagés des milliers de fois et signalés aux médias du monde entier.
La Thaïlande, comme tout autre pays en ce moment, est en ‘pause’ pendant sa lutte contre le COVID-19, mais, à une certaine échéance, voudra se réouvrir et accueillir des touristes. Le tourisme représente 17% du PIB du pays. Dans des endroits comme Pattaya et Phuket, c’est presque le seul moteur de l’économie.
Ces publications, et le ton ouvertement anti étrangers, en demandant une explosion de ‘défenseurs publics’, aideront très peu à attirer à nouveau les touristes vers des endroits tels que Phuket qui vivent et survivent du tourisme, et de ses dollars.
Article original : The Thaiger & The Nation