Une expert met en garde contre la présence d’Irukandji a Phuket
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Un biologiste marin australien et expert en méduses avait suscité de sérieuses inquiétudes, disant que l’apparition soudaine et massives de milliers de spécimens de saupes échouées sur les plages de Phuket pourrait indiquer la présence d’une méduse très dangereuse, mortelle, Irukandji.
L’alerte avait été donnée lorsque des milliers de petits organismes translucides ressemblant a de la gelée – maintenant identifiés comme des saupes – avaient été retrouvés échoués sur une étendue de 10 kilomètres de plages de l’ouest de Phuket, dès le 18 Septembre dernier, les rapports signalant qu’à leur contact les personnes étaient prises d’éruptions cutanées.
Maintenant, il est très fortement considéré qu’après les craintes qu’ont suscité l’apparition de ces saupes en si grand nombre, d’autres méduses, plus dangereuses et très probablement mortelles, les Irukandji, pourraient suivre.
Même si aucun décès du a une méduse n’a jamais été répertorié à Phuket, ce qui rend Irukandji si diffèrent est que ses victimes sont très souvent mal diagnostiquées, d’empoisonnement alimentaire, car il provoque une grave réaction allergique et un choc anaphylactique, explique le Dr Lisa-ann Gershwin, sommité reconnue qui a passé 18 années à étudier les méduses, se spécialisant dans les espèces d’Irukandji.
“Les saupes ne sont pas aussi inoffensives qu’elles peuvent le laisser paraitre” évoque le Dr Gershwin a The Phuket News. “Les saupes elles-mêmes ne piquent pas, mais elles coexistent et leur présence très souvent indique la présence d’une autre méduse transparente appelée Irukandji, qui elles sont très dangereuses.
“Dans les eaux tropicales, les saupes et les Irukandjis vivent ensemble, mais se sont les saupes, qui sont les plus visibles, qui indiquent l’infestation des eaux par les Irukandjis” indique-t-elle.
“Nous avons été informé par la passé d’incidents sur les plages de Phuket pendant lesquels une très grande quantité de saupes était présente sur les plages et dans les eaux de Phuket, et des nageurs ont été pris de démangeaisons et d’irritations cutanées, les rendant très malade certains cas nécessitant l’hospitalisation. – ceux-là sont très probablement dus au syndrome Irukandji, qui est très souvent mal diagnostiqué comme empoisonnement alimentaire, allergie ou choc anaphylactique – montrant une méconnaissance de ce qu’est le syndrome Irukandji” poursuit-elle.
Les Irukandjis sont tous petits et transparents. Ils font au maximum un centimètre cube de volume, et mesurent entre 5 et 25 millimètres. Leurs tentacules sont très longs. Ils peuvent faire jusqu’à un mètre de long.
Par ailleurs, le syndrome Irukandji ne laisse aucune marque visible sur le corps, ni aucune signature chimique ou biologique qi puisse être testée post-mortem en laboratoire, indique le Dr Gershwin.
Selon les données collectées pendant des années de recherches, le Dr Gershwin et son équipe ont créé un modelé de prédiction des apparitions d’Irukandji, résultats publiés dans le très respecté Journal of the Royal Society.
“En Australie, ou le syndrome Irukandji a été décrit pour la première fois, le schéma le plus courant est que les piqures se produisent lorsque des saupes sont présentes et que les vents sont faibles, et les jours ou les saupes s’échouent sur les plages sont les périodes de risques les plus élevés” explique le Dr Gershwin.
“Ces schémas sont basés sur des années d’études et sont un indicateur autorisant une alerte précoce sur le phénomène qui se développe” dit-elle.
Irukandji était d’abord considéré présent uniquement dans les eaux baignant le nord de l’Australie, mais selon un documentaire du National Geographic ils ont depuis été repérés autours des iles britanniques, au Japon ou encore en Floride.
Des observations et des blessures ont été rapportées en Malaisie, et en 2012 un petite et très venimeuse espèce d’Irukandji retrouvée aux Philippines a été répertoriée et décrite pour la première fois et est maintenant connue sous le nom de ‘Malo filipina’.
Le Dr Gershwin sait l’effet dévastateur que peut provoquer un rapport de piqure mortelle d’Irukandji sur le tourisme. “Par exemple, les couts d’annulation de réservations faisant suite à deux piqures fatales dans la grande barrière de corail (dans le Queensland, en Australie) en 2002 ont été estimés a plus de $65 millions de dollars US (2.32 milliards de baths), annonce-t-elle dans un papier qu’elle a publié.
Cependant, le Dr Gershwin est convaincu que les avertissements permettent tout de même aux vacanciers de profiter de la plage – en évitant de se faire piquer. L’astuce est de se couvrir lorsque vous vous baigner et que les méduses sont présentes.
Malgré tout, elle insiste, “la population ne doit pas être insouciante quant à la présence d’Irukandjis, car ils sont une menace mortelle. Le meilleur conseil est, lorsque les saupes apparaissent, soit de porter des vêtements vous protégeant, soit de rester hors de l’eau.
“Egalement, les jours ou les saupes apparaissent, il faut que les personnes qui se font piquer et présentent des irritations, même mineures, arrosent les plaies de vinaigre afin d’inhiber la propagation de la douleur, et de ne surtout pas y appliquer d’eau fraiche ni d’alcool”
Le chef des sauveteurs de Phuket, Prathaiyuth Chuayuan, a dit à The Phuket News qu’il n’avait pas été informé des dires du Dr Gershwin, précisément en ce qui concerne Phuket, mais précise qu’il connait son travail et respecte son avis. “Elle a surement raison quant à la présence d’Irukandji. Nous serons vigilant et les chercherons” dit-il.
“Nous retrouvons des saupes a chaque saison des pluies. Elles viennent puis repartent, mais nous n’avons jamais repéré d’Irukandji. Ici les saupes arrivent avec les ‘galères portugaises’, et si nous en repérons beaucoup nous devront certainement fermer l’accès aux plages”
M. Prathaiyuth a répété que Phuket n’a jamais connu de piqure mortelle de méduse. “Je travaille à Phuket depuis très longtemps et nous n’avons jamais eu affaire à ce genre de créatures mortelles, mais à Samui ils en trouvent chaque semaine” dit-il.
En Octobre l’an dernier, une touriste allemande de 20 ans, Thies Saskia, est décédée après avoir été piquée a Lamai Beach, à Samui. Sa mort faisait suite à celle de Chayanan Surin, 30 ans, originaire de Bangkok, qui avait été piqué alors qu’il se baignait de nuit pendant une full moon party sur Koh Pha-Ngan quelques semaines plus tôt.
Article original :Chris Husted / The Phuket News