Tout sur le bouddhisme : La mort viendra pour nous tous
Les occidentaux qui se penchant sur le bouddhisme proposent souvent la même critique de cette religion – elle n’en dit pas beaucoup de la vie après la mort.
Je pense que c’est une critique juste car Bouddha a passé beaucoup de son temps à nous apprendre à examiner nos vies telles qu’elles sont.
Il est vrai que les bouddhistes theravada se focalisent essentiellement sur comment vivre de meilleures vies afin de sortir du cycle des réincarnations.
Toutefois, il y a d’autres visions que celle des bouddhistes et elles ont des idées bien différentes quant à la vie après la mort.
Je ne peux pas approuver ces idées car elles sont principalement issues de l’ancien bouddhisme tibétain et je ne suis pas bouddhiste tibétain. Mais je peux vous en parler.
La légende raconte qu’un mystique indien appelé Padma-Sambhava, qui a découvert le bouddhisme au Tibet au VIIIème siècle.
L’histoire dit que Sambhava savait que les tibétains de l’époque n’étaient pas encore prêts à entendre parler du bouddhisme, donc il a caché ses textes pour qu’ils soient découverts plus tard.
Des siècles plus tard, un jeune garçon de 15 ans appelé Karma Lingpa escaladait la montagne et trouvât les textes en arrivant au sommet.
Bien que les occidentaux ne fussent pas dans le secret des enseignements de ces écrits avant leur traduction en 1927, ils sont communément connus comme ‘Le Livre Des Morts Tibétain’.
Les anciens écrits décrivent très précisément la vie après la mort.
Les bouddhistes theravada – tout du moins d’après ce que j’ai personnellement appris – se concentrent sur trouver l’Illumination et le Nirvana à travers l’examen de leur être.
En d’autres termes, nous essayons d’être justes en rendant nos vies meilleures. Ces anciens textes tibétains sont relativement différents.
Les textes sont écrits afin d’aider un moine illuminé à guider l’âme d’un mort loin de l’enfer même si cette âme mérite d’y aller.
Par un rapprochement complexe, cela ressemble d’une certaine manière aux derniers rites catholiques.
Selon ces textes, en mourant on doit immédiatement apercevoir une vive lumière qui marque le moment ou l’âme quitte le corps.
Les dévots bouddhistes reconnaissent cela comme le processus de la mort, ou, de la recherche de la réincarnation.
Quelqu’un affecté par un mauvais karma est bien moins à même de voir cette lumière et entre dans une période de tests spirituels qui peuvent durer plusieurs semaines.
La vive lumière est une expérience ressentie par tous les êtres sensibles. Ceux qui ont vécu une mauvaise vie pourraient périr rapidement car ils pourraient facilement sombrer vers l’enfer ou la dans la souffrance humaine.
Mais, si l’esprit s’égare, il s’apercevra éventuellement qu’il est mort et essaiera de réconforter sa famille en deuil.
Le sage en récitant des anciens chants tibétains appelés cet esprit, essayant d’apaiser ses souffrances.
Lié à un mauvais karma, l’esprit errera suffisamment longtemps pour ‘ voir la vive lumière’ éclater en un ensemble de couleurs brillantes, éblouissantes, aveuglantes et effrayantes.
Le moine essaie d’attirer l’esprit vers l’une des cinq sphères du bonheur, mais si l’esprit trébuche sur ce chemin, il tombera en enfer ou dans le monde des esprits tourmentés.
Le halo de lumière des Cinq Ordres des Bouddhas Dhyani Buddhas envahi l’univers, ponctué des Lumières des Six Lokas.
L’esprit doit choisir entre suivre une vive lumière ou une lumière faible.
Toujours confus, les Lumières de l’Union des Quatre Sagesses arrivent. Quarante-deux dieux se mettent à briller et de majestueuses orbes turquoises apparaissent, chacune cerclée de globes de lumières radieuses orbitant autour.
Si l’esprit n’est pas sauvé avant le huitième jour, il est alors prisonnier de la Roue de l’Ignorance et confronté aux 58 dieux buveurs de sang de la colère.
Ces dieux sont terrifiants. Certains portent des crânes dégoulinant de sang, d’autres des haches, des roues, des cadavres, des intestins, de squelettes, des couteaux des flèches, des chaines de fer et bien d’autres horreurs et instruments de torture.
Des faux prophètes et de moines défroqués sombrent dans la misère. L’esprit veut retrouver sa famille mais est bloqué par sa propre haine et sa propre débauche.
Il tente de mentir à propos de son mauvais karma, mais le Seigneur de la Mort dispose d’un registre karmique de sa vie et peut aussi consulter le Miroir du Karma.
Il commande un génie du mal et un génie du bien qui évalue le karma de l’esprit avec des galets noirs et blancs.
Echouer ce test, le Seigneur de la Mort demande à ses serviteurs de couper l’esprit en morceaux... mais l’esprit ne peut pas mourir car il est déjà mort.
Par conséquent, il souffre d’horribles tortures et le Seigneur de la Mort le reconstitue uniquement pour pouvoir le redécouper encore et encore.
On lui met une corde autour de la nuque, le Seigneur de la Mort le traine alentour, puis on lui extrait les organes encore et encore.
La lumière des Six Lokas Sangsaric illumine le chemin l’éloignant de la souffrance, mais le mauvais karma empêche son âme d’emprunter ce chemin.
Alors, l’âme atteint le milieu d’une salle contenant des utérus. Ici l’esprit peut atteindre n’importe quelle réincarnation – heureuse ou malheureuse – et reste poursuivie par de furieux tourments.
Le moine qui lit les textes doit essayer d’orienter l’esprit loin du mauvais choix, alors qu’il est distrait par des visions sexuelles.
Mais, si le moine échoue, alors l’âme perd conscience au moment où le spermatozoïde rencontre l’ovule et alors se réincarne en chien.
Si le moine réussi, alors il referme les portes du hall d’utérus.
Si l’esprit a réussi à éviter les tourments de l’enfer, il aura peut-être une chance de se réincarner dans une vie heureuse au service des gens et dans l’obéissance aux principes du Bouddha.
Il peut choisir de vivre cette vie ou de dédier son esprit au bouddhisme, mais s’il choisit une dure vie de piété sut Terre, alors même l’utérus le plus répugnant devient un paradis céleste; en attendant sa réincarnation.
Un mauvais esprit qui fait le mauvais choix est confronté à 80,000 lutins et fantômes maléfiques vivant dans l’espace appelés Pretas.
Le Livre Des Morts Tibétain s’achève en expliquant que, s’il est correctement lu et si ses prières sont correctement récitées, alors mêmes les âmes les plus viles peuvent trouver la salvation ou une meilleure réincarnation.
Je terminerai cet article ‘sombre’ sur une note plus joyeuse. Une ancienne tradition ‘lamaïque’ dit que les Textes Sacrés devraient se présenter aux hommes sans aucune modification humaine.
Mais il est probable que nous ne sachions jamais qui a retranscrit les enseignements de Padma Sambhava car le scribe n’a pas signé son nom.
Les dernier mots du scribe sont : “Laissez la vertu et la bonté être sublimées de toutes les manières”
Voilà des mots à méditer... avant de mourir.
All About Buddhism est une colonne mensuelle de The Phuket News à travers laquelle j’emmène le lecteur dans mon exotique voyage dans le bouddhisme thaï et décrit un certain nombre de mythes sur le bouddhisme. Si vous avez des demandes, ou des idées d’article, faites-le nous savoir. Envoyez un email à editor1@classactmedia.co.th, nous ferons de notre mieux.
Article orignal : Jason Jellison / The Phuket News