
Routes mortelles à Phuket : Les GPS obligatoires ne peuvent rien contre vitesse et conduite dangereuse
PHUKET : La semaine dernière, deux effroyables accidents de minivans impliquant des touristes ont propulsé sur le devant de la scène l’inefficacité des mesures de prévention à protéger les touristes qui voyagent sur les routes pendant leurs vacances à et autour de Phuket.
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Le premier accident, mardi 20 Mars à 9h, celui d’un van transportant huit touristes chinois depuis leur hôtel de Patong vers le Parc National Mu Ko Similan à, Phang Nga, qui a percuté l’arrière d’un camion à Tha Noon, peu après le pont vers le continent.
Yu Wea, 28 ans, est décédé dans l’accident, tandis que le chauffeur du van, Jamrit Aryusuk, 36 ans, de Krabi, a été grièvement blessé et est décédé plus tard à l’hôpital.
Moins de 24 heures plus tard, vers 5h10 le lendemain, des touristes suédois ont été blessé dans l’accident de leur minivan qui a percuté un camion avant de finir sa course dans un pylône électrique à Takua Thung, juste un peu plus loin sur la même route
Les deux accidents se sont produits à moins de trois kilomètres du pont Thao Thepkrasattri menant au continuent.
Les deux accidents impliquaient des touristes en vacances à Phuket.
Le lieutenant colonel Suttipong Todsong de la police de Khok Khoi, à Phang Nga, l’enquêteur en charge de ces deux affaire, a confirmé que des charges seraient retenues dans les deux cas.
Mais les enquêteurs ne préfèrent pas se précipiter.
Au sujet de l’accident mortel de mardi, le colnel Suttipong a déclaré cette semaine “J’interroge encore les témoins et le victimes. Je ne peut pas inculper le chauffeur puisqu’il est mort. Je dois m’entretenir avec le propriétaire du van ainsi qu’avec la compagnie, ils doivent être tenus responsable et poursuivis pour cet accident”
Le colonel Suttipong a refusé de révéler les détails du GPS obligatoire requis par la loi et installé dans le van. Il refuse également de confirmer si le van était bien équipé d’un GPS.
“Je sais que chaque van en Thaïlande doit être équipé d’un GPS, mais je ne souhaite révéler aucune information à ce sujet. C’est la responsabilité du Bureau des Transports de Phang Nga”
Au sujet de l’accident du 21 Mars, le colonel Suttipong a signalé que la cause de l’accident était simple : “Cela s’est produit car le conducteur était très fatigué et n’avait pas assez dormi”
Encore une fois, le colonel Suttipong a refusé de révéler le moindre détail concernant le GPS qui est censé équiper le van, ni si le van était équipé d’un GPS.
Des tests d’alcoolémie et de drogues n’ont pas même été réalisés.
“Il ne paraissait pas saoul et son comportement ne portait pas à suspicion, donc il n’a pas été requis de test sanguin” indique le colonel Suttipong.
“Nous poursuivons l’enquête pour déterminer les causes de l’accident. Je ne peux pas vous en dire plus. Sachez cependant que je fais de mon mieux” a t il ajouté.
Le colonel Suttipong a expliqué que le Bureau des Transports de Phang Nga était responsable de l’inspection des véhicules.
“Je suis d’accord, les information des GPS nous aideront à déterminer les causes de ces accidents, mais pour cela il faut demander au Bureau des Transports de Phang Nga. C’est tout” a t il terminé.
A toute allure
Chana Likitdecharot, le chef du Bureau Provincial des Transports de Phang Nga, a été plus utile – et plus sérieux.
“Nous avons vérifié le GPS du van impliqué dans l’accident qui a tué le chauffeur et le touriste chinois le 20 Mars, et lundi dernier j’ai demandé au Bureau des Transports de Khon Kaen (ou le van est immatriculé) de révoquer la licence de transports de passagers de la compagnie propriétaire du véhicule” dit il.
Les informations du GPS ont montré qu’il roulait à 88km/h lorsque l’accident a eu lieu, ce qui prouve que le van était en excès de vitesse dans une zone municipale, ajoute t il.
Pire, le van qui transportait les touristes suédois lors de l’accident de mercredi dernier, n’avait pas allumé le GPS.
“Il y avait un GPS dans le van, mais il était invisible par le système de notre centre de contrôle” indique M. Chana.
Ce van étant immatriculé à Phuket, M. Chana a confirmé qu’il enverrai une demande au chef du Bureau des Transports de Phuket, Banyat Kantha, afin de punir cette infraction au code de la route.
“Avoir un GPS qui ne fonctionne pas correctement, ou qui n’est pas allumé, constitue une infraction. Il faut que le directeur du Bureau des Transports de Phuket (PLTO) agisse en conséquence” ajoute M. Chana.
Mais, malgré les multiples tentatives de contacter le chef du PLTO de Phuket, Banyat Kantha, ce dernier est resté indisponible depuis la semaine dernière.
Le responsable du Département Technique du PLTO a bien voulu s’exprimer auprès de la presse, tout en conservant l’anonymat.
“D’après nos chiffres, il y a environ 5,000 vans équipés de GPS à Phuket” dit il, sans comparer ce chiffre au nombre de véhicules de transports de passagers enregistrés dans la province.
Il a également clarifié la position du PLTO quand au van enregistrés dans les autres provinces et circulant à Phuket. Pour faire court, il se décharge de cette responsabilité.
“Si des vans d’autres provinces circulent et transportent des touristes à Phuket, et s’ils sont impliqués dans des accidents, ce n’est pas de notre responsabilité. Nous sommes pas concernés par les accidents de vans à Phuket si ces vans sont enregistrés dans d’autres provinces” dit il.
“Nous répondons aux problèmes concernant les vans de Phuket.
Interrogé si le PLTO avait enquêté sur l’accident de van à Phang Nga dans lequel des touristes suédois avaient été blessés à bord d’un van enregistré à Phuket, il a répondu, près d’une semaine après l’accident “Je vais vérifier”
La Thaïlande peut donc s’attendre à une nouvelle ‘guerre’ pour la sécurité routière après l’accident d’un car à deux étage mercredi dernier à Nakhon Ratchasima, dans lequel 18 passagers sont morts et 30 autres ont été blessés.
La pression sur la sécurité routière s’accentue avec les médias internationaux qui ont rapporté cet accident juste avant les vacances de Songkran mi Avril, traditionnellement l’une des période les plus meurtrière sur les routes thaïes.
Sans rail de sécurité
Après l’accident de Nakhon Ratchasima, le Ministère des Transports a même considérer interdire ces véhicules sur les routes.
Mais, Bangkok Post faisait remarquer que les statistiques du Centre de Recherche sur les Accidents de Thaïlande indiquaient que sur 10,000 véhicules de transport publics les vans présentaient deux fois plus de risque d’accidents que les cars.
A Phuket, les minivans représentent le principal moyen de transport des touristes vers les hôtels et vers les sites touristiques de la région.
L’an dernier, un série d’accidents mortels de vans à et autour de Bangkok avait fait les unes des journaux, forçant le premier ministre le général Prayut Chan-o-cha a ordonné un ‘raid de sécurité routière’, qui avait abouti par la décision d’installer des GPS dans tous les vans de transport de passagers, afin de pouvoir traquer les moindre mouvements de ces véhicules – et que les données puissent être utilisées comme preuves lors des enquêtes.
Le chef du PLTO d’alors, Sommai Sudkaow, avait soutenu l’initiative, assurant que cela renforcerait la sécurité routière et permettrait de réduire le nombre d’accidents.
“Le GPS peut être tracé par notre centre de contrôle ici à Phuket. Chaque province dispose d’un tel centre de contrôle” disait il.
“Trois officiers se relaient sur des périodes de huit heures, assurant un service 24 heures par jour. Nous pouvons voir ou va chaque van, son parcours et la vitesse à laquelle il roule” ajoutait il.
Pour M. Sommai, les GPS installés dans les véhicules au plaques jaunes, dont beaucoup assurent le transport des touristes depuis l’Aéroport International de Phuket, pourraient être utilisés pour réguler la vitesse à laquelle roule le chauffeur.
“Les compagnies peuvent régler la vitesse au dessu de laquelle le GPS va alerter le conducteur, une alarme retentira dans le van ainsi le chauffeur et les passagers sauront, et une alerte sera envoyée directement au centre de contrôle” expliquait il.
Chaque incidents ou plainte reçue par les officiers du PLTO sera transmise à un superviseur, disait M. Sommai.
Cependant, la meilleure incitation pour qu’un chauffeur ralentisse et conduise prudemment doit venir des passagers eux même, grâce notamment à une application développée par le Département des Transports Terrestres (DLT) et le Fond pour la Sécurité Routière.
L’application, appelée “DLT GPS”, permet aux passagers – et à n’importe qui – de noter l’immatriculation d’un van pour savoir ou il va et à quelle vitesse il roule, expliquait M. Sommai.
Il est possible de porter plainte directement via l'application, ajoutait il.
“Les plaintes peuvent porter sur a vitesse, un itinéraire différent, la conduite dangereuse, la surcharge… Par exemple, si une personne se plaint que le conducteur roule trop vite – nous pouvons alors informer le chauffeur et lui demander de ralentir – ou prendre des mesures plus sérieuses” indiquait M. Sommai.
L’application n’est disponible qu’en thaï et peut être téléchargée sur iTunes (cliquer ici) et sur Google Play (cliquer ici).
Changement de voies
Mais, M. Sommai, tout comme ses collègues du PLTO actuellement en service, ont décidé de minimiser leur implication à faire respecter la loi pour certains véhicules, notamment les van employés pour les visa runs.
M. Sommai indiquait que certaines compagnies – celles qui proposent des visa run – n’étaient pas sujettes à l’obligation d’installer un GPS si les véhicules utilisés étaient enregistrés comme des “véhicules privés”, qu’ils soient utilisés ou non pour le transport commercial de passager.
Article original : Tanyaluk Sakoot / The Phuket News