Phuket sous pression : le développement du tourisme confronté a une défaillance du secteur hôtelier
PHUKET : D'après un nouveau rapport publié hier, par le groupe C9 Hotelworks, les millions de voyageurs qui se rendent a Phuket chaque année pourraient séjourner dans des hôtels ne disposant pas de licence, et par conséquent illégaux. Le rapport signale également que moins d’un quart des hôtels de Phuket (429 sur 1,724) ne disposent pas de licence.
Ce problème avait attiré une attention particulière l’an dernier quand l’ancien gouverneur de Phuket Chokchai Dejamornthan avait annoncé des mesures de répression contre ces hôtels.
A l'époque, le gouverneur Chokchai avait demandé expressément aux voyageurs de ne pas séjourner dans des hôtels sans licence. Mais malgré une date butoire, fixee au 31 Janvier 2017, pour que ces hôtels obtiennent une licence en bonne et due forme, C9 Hotelworks constate que six mois plus tard, la situation n’a pas beaucoup évoluée.
Les données du bureau de l’administration provinciale de Phuket montrent que sur les 1,295 hôtels illégaux identifiés a Phuket, seuls six ont obtenus une licence. 1,001 hôtels attendent toujours de recevoir leur approbation, 288 n’ont pas fait la demande.
Le directeur général de C9 Hotelworks Bill Barnett indique qu’une rupture de la régulation pourrait entraver les démarches d’obtention de licences.
“Le gouvernement provincial de Phuket a mis en oeuvre une initiative a grande échelle pour contrer la prolifération d'hôtels illégaux” continue M. Barnett.
“Actuellement, le principal challenge de cette démarche est de respecter les règles très strictes relatives au 'Building Control and Hotel Act' en vigueur dans le pays. En conséquence, la province songe a revoir les critères pour soutenir et accompagner ces démarches”
Les autorités locales sont sous pression car elles souhaitent remédier a ce problème, une forte demande continuant a voir augmenter le nombre d'arrivées de touristes a Phuket. Par exemple, le trafic de passagers en provenance de Russie arrivant a l'aéroport international de Phuket a augmenté de 17% au cours des cinq premiers mois de l'année, alors que le nombre d'arrivées depuis la Chine ont augmenté de 8%. Avec 17 compagnies chinoises atterrissant a Phuket, la Chine représente deux tiers du trafic asiatique vers l'aéroport de l'île.
Le développement hôtelier a Phuket se poursuit également, selon les analyses de C9 Hotelworks, 33 nouveaux hôtels sont en cours de construction, qui ajoutent 5,738 chambres supplémentaires a ce que Phuket prose déjà. Ils s’agit de groupes internationaux tels que Sheraton, JW Marriott, Best Western, InterContinental, Park Hyatt, Kempinski, Ramada et Rosewood.
Avec autant de nouveaux hôtels arrivant sur le marché dans les mois ou les années a venir, les autorités de Phuket doivent assurer des règles strictes et efficaces, dans une réalité qui n’est pas si complexe ou outrancièrement bureaucratique. En parallèle, les investissements dans le secteur hôtelier des compagnies privées dépassent de loin les investissements publics.
Sans la possibilité de réclamer des taxes hôtelières aux hôtels illégaux, l'île perd une grande partie de revenus qui seraient bienvenus et pourraient être réinvestis dans les infrastructures. Il est donc impératif de s’assurer que les 1,295 hôtels ne disposant pas de licence soient légalisés efficacement, afin de faire en sorte que la situation ne porte pas préjudice a la réputation internationale de l’ile.
M. Barnett signale par ailleurs que la plupart des marchés de tourisme de masse du sud est asiatique rencontrent le même problème que Phuket. Un exemple particulier est Bali, ou le nombre d'hôtels ‘officiels’ est de 317, pour 33,599 chambre selon les chiffres du gouvernement indonésien.
En réalité, les gouvernement et leurs services de régulation doivent comprendre la relation entre licences hôtelières et revenus.
Article original : Phuket Gazette