Opinion : Si Bangkok le dit
PHUKET : Le chef du Bureau Provincial de la Santé Publique de Phuket (PPHO) Thanit Sermkaew mérite d’être salué pour avoir expliqué publiquement les raisons de l’absence de point quotidien obligatoire sur la situation du coronavirus à Phuket.
“C’est l’ordre du Ministère de la Santé à Bangkok de ne donner aucune information” a t il déclaré.
Personne ne le conteste. Tenant compte du chaos d’informations qui ont émanées depuis Bangkok la semaine dernière, c’est même très crédible.
Mais pour comprendre la position dans laquelle se trouvent les officiels locaux il faut comprendre que kriengjai domine quasiment chaque facette des interactions sociales. Kriengjai se traduit par “considération”, mais est également employé pour décrire la déférence au point qu’un thaï ne remettra pas en cause une autorité supérieure uniquement pour éviter un conflit.
Kriengjai s’applique comme un comportement habituel correct, plus souvent dans un contexte officiel que dans la rue. Il y a de graves conséquences à pour accuser son patron de ce que l’on vous reproche, et M. Thanit mérite notre soutien au moins pour nous avoir informé.
Mais, nous espérons aussi que si quelque chose d’importance concernait les habitants de Phuket, comme des cas confirmés de virus à Phuket, le Dr Thanit nous le dirait aussi.
Et pourtant c’est bien le manque d’informations sur la situation du virus qui anéantit la crédibilité des officiels. Des informations claires et précises sur chaque personne suspectée d’être infectée doivent être rendues publiques. Ce manque d’informations alimente les rumeurs, et à l’ère des smartphones et des réseaux sociaux, les rumeurs se propagent beaucoup plus rapidement que les rapports officiels.
Juste un exemple, une information non fondée circulait sur l'île la semaine dernière, disant que les dix personnes en observation pour suspicion d’une infection, étaient en réalité infectées par le virus et avaient été placées en isolement. Voilà à quel point les rumeurs peuvent être dangereuses – et pire encore car personne ne sait si c’est vrai.
Pour rappeler les propos d’une figure diplomatique qui s’est exprimée cette semaine, même un cas confirmé ne serait pas terminal pour Phuket. Nous devons juste savoir exactement ce qui est mis en place et que ces mesures sont appropriées.
Cela renforcerait la confiance des touristes dans la sécurité d’un séjour à Phuket.
Mais jusqu’ici, ce qui nuit le plus à l’image touristique de Phuket, ce sont les officiels de Bangkok.
Article original : The Phuket News