
Opinion : La population dans le colimateur
PHUKET : Les quantités de drogues dans les rues de Phuket sont de plus en plus alarmantes. Le fait que 23 personnes en moyenne soient arrêtées quotidiennement sur l'île pour des fait de drogue appelle à une attention décuplée, et non pas les solutions ‘copier coller’ qui proposent de multiplier les arrestations et de créer des réseaux au sein des communautés, avec lesquelles d’ailleurs il est très peu probable que les dealers soient en contact .
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Si c’est réellement quelque chose, la stratégie des réseaux au sein des communautés ne ressemble à rien d’autre qu’à la vieille tactique du ‘un village, un informateur’ employée pendant la longue et meurtrière ‘Guerre contre la Drogue’ des Thaksins.
Pire encore, avec ces chiffres d’arrestations dans des affaires de drogue, il est fort probable qu’une personne que vous connaissez, avec qui vous travaillez, à côté de qui vous vivez, ou même qui vous sert dans un hôtel ou un restaurant, consomme de la drogue, et cela va devenir de plus en plus fréquent.
Le vice gouverneur de Phuket Supoj Na Nongkhai a pointé du doigt – et mérite lui en revient car il ne se défile pas face au problème – le fait que les dealers ciblent Phuket comme un marché clé dans lequel ils veulent atteindre toute la population. Les prix ont été sacrifiés pour attirer les ‘débutants’ et les inciter à essayer dans un premier temps des drogues purement récréatives. Le stratagème est de les faire passer ensuite des drogues récréatives à une consommation régulière.
Le grand danger arrive quand ces drogues en viennent à faire partie de la vie quotidienne. Les drogues deviennent la norme pour les jeunes qui veulent s’amuser, pour les personnes qui travaillent dur et veulent se détendre, et pour les adolescents qui veulent exprimer leur côté rebelle.
Même en plein coeur d’un déferlement de drogues, les accros sont toujours pris dans les griffes de la dépendance. Quand un utilisateur commence à sentir le besoin de sa prochaine dose – qu’il le sache ou non – il devient plus impatient, plus irritable et mécontent. Cela ne vous rappelle t il pas la description d’un conducteur que vous auriez croisé il n’y a pas si longtemps sur les routes de l'île?
Contrôler la consommation de drogue n’est pas aussi simple ou aussi bon marché que de contrôler la consommation d’alcool, mais avec les quantités évoquées par l’équipe d’intervention provinciale anti narcotiques, de plus en plus conducteur derrière un volant ou un guidon sont susceptibles d’être sous l’influence de la drogue que de l’alcool. Et un officier ne pourra le remarquer seulement si un consommateur est visiblement ‘défoncé’.
Partout dans le monde on sait que l’application de la loi n’est efficace que si l’on endigue l’évolution de la consommation. La vraie lutte est sociétale. Dans un pays où tant de personnes répondent présentes pour participer à une course cycliste pour partager de bons moments et faire de l’exercice, il est évident que l’on peut faire plus et mieux pour lutter contre la drogue que ce qui est fait actuellement.
Article original : The Phuket News