
Le béret basque, un chapeau de paysan devenu ‘l’emblème de la France’
FRANCE : Le béret a parcouru un long chemin depuis ses humbles débuts de couvre-chef des joueurs de pelote dans le pays basque, pour devenir un accessoire indispensable à travers le monde.
Culture
Le chapeau préféré du Che et de Picasso a pris une saveur différente lorsque porte par Monica Lewinsky sur la fameuse photo ou elle embrasse le président Clinton en 1996 a la Maison Blanche.
A Oloron-Sainte-Marie, “Basque Beret Capital” et la compagnie Laulhere, se targue d’être le plus ancien fabriquant de béret avec quelques 200 ans d’existence. Le béret ne se démodera jamais, nous explique le directeur commercial de la compagnie Mark Saunders.
“L’image clichée du français avec sa baguette sous le bras et son béret vise sur la tête est obsolète uniquement dans l’esprit des français” nous dit cet irlandais de 47 ans.
“Ailleurs, le béret est l’emblème de la France, synonyme de luxe et de mode” poursuit-il, en rappelant que la princesse de Monaco, Charlène, portait un béret ‘Laulhere’ lors de sa première apparition publique après la naissance de ses jumeaux il y a deux ans.
‘Laulhere’ est maintenant l’une des dernières entreprises à fabriquer des bérets 100% made in France.
“Il y a seulement 30 ans, dans cette région, il y avait 22 fabriquants de béret” nous précise Saunders, dans un français aux accents d’Irlande.
Quelques nouveaux fabriquants ont fait leur apparition ces dernières années dans le Bearn, mais parmi eux certains les achètent en gros à l’étranger et ajoute juste une touche finale française, explique-t-il.
“Nous ne sommes pas le dernier fabriquant français, mais le dernier fabriquant historique du béret français” insiste Saunders, avec un regard étincelant de fierté.
Laulhere a un concurrent dans le pays basque espagnol de l’autre cote de la frontière, Boinas Elosegui, situe dans la ville de Tolosa, dans les Pyrénées.
Fondée en 1858, c’est l’unique société espagnole à fabriquer des bérets de qualité. Comme Laulhere, chez Boinas Elosegui Presque tout le procédé de fabrication est fait à la main et avec de la laine vierge de mérinos.
Le savoir-faire unique de Laulhere a valu à la compagnie des distinctions nationales d’Entreprise perpétuant un Héritage Vivant et de produit Garantis Origine France en 2012.
“L’un des secrets est le feutre constituent les bérets, lave entre cinq et sept heures durant avec l’eau de la rivière Gave” nous raconte Saunders. “Les minéraux de ses eaux procurent aux bérets Laulhere leur texture unique, qu’il est impossible d’obtenir avec de l’eau du robinet”
L’entreprise était sur le bord de la faillite en 2012 lorsqu’elle a été rachetée par Cargo Holding Company, un groupement de 15 PME du sud-ouest de la France.
Maintenant, avec 45 employés produisant 200,000 bérets par an et un chiffre d’affaire de 2,9 millions d’euros en 2015, la compagnie est présente sur trois grands marchés.
Le traditionnel “Héritage” représente plus de 35% des ventes ; 30 autres pourcents sont pris par les armées françaises et d’autres pays partout dans le monde, le reste étant occupe par la haute-couture et ses modes décidées par les designers comme Dolce & Gabbana, John Galliano, Louis Vuitton ou Ralph Lauren.
C’est aussi le fournisseur official de l’équipe de France de rugby.
Près du tiers de la production est destinée à l’exportation, avec des clients venant d’une vingtaine de pays parmi lesquels le Japon, la Chine ou les USA.
La fabrication se fait en 10 étapes, chacune utilisant des techniques et des équipements “top-secret”.
Si le filage est maintenant automatise, toutes les autres étapes de production se font à la main – feutrage, teinture, mise en forme, coiffage, finitions…
Un béret ‘de base’ coute 25 euros, tandis que des modèles ‘de luxe’ peuvent atteindre des prix de l’ordre de 1,400 euros.
Article original : AFP