
L’effondrement des sauveteurs de Phuket
PHUKET : L’échec de la capacité des sauveteurs de Phuket a assurer la protection des baigneurs a pu se constater cette semaine avec l’effondrement de deux tours de vigie.
La tour des sauveteurs de Kamala s’est écroulée à cause de l’érosion rapide de la plage, alors que la tente de la ‘station des sauveteurs’ de Nai Yang Beach a elle été emportée par les vagues.
L’effondrement de la tour est survenu alors que pas plus tard que ce matin les sauveteurs ont dû réaliser un nouveau sauvetage; l’état de santé la victime n’a pas été confirmé.
Ce sauvetage a été réalisé moins de 24 heures après qu’un homme ait été sorti inconscient de l’eau à Nai Harn Beach, au sud de l'île. Une étrangère et un étranger ont participé à la réanimation sur la plage devant des touristes effarés. Là encore l’état de santé de la victime doit être confirmé.
Les deux incidents démontrent la manière dont la couverture partielle des sauveteurs de Phuket a créé des ‘manques mortels’ dans leur capacité à assurer la protection de la population pendant la dangereuse mousson du sud ouest, de Mai à Octobre, ce alors que parfois ils hésitent à entrer dans l’eau.
Lundi, un jeune garçon de 7 ans a été secouru à Nai Harn Beach. Une fois encore le sauvetage a été l’oeuvre d’un étranger, une enseignante de Phuket qui a souhaité rester anonyme.
“J’ai pratiqué une réanimation et une thaïe m’a aidé… Cela a duré pendant quatre minutes et les sauveteurs se tenaient derrière nous et regardaient, avant d’apporter une bouteille d’oxygène.
“C’est comme s’ils ne savaient pas quoi faire” disait cette femme à The Phuket News.
Tout comme pour les sauvetages de ces deux personnes hier et aujourd’hui, l’état de santé de l’enfant secouru à Nai Harn Beach lundi doit être confirmé par les officiels ou les sauveteurs.
Les commentaires de cette étrangères concernant l’incapacité des sauveteurs ou leur manque d'entraînement pour répondre de manière appropriée à de telles situation rappelle les gros doutes qui s’étaient installés après le noyade d’un élève de Phuket de 11 ans, Supat ‘Petch’ Jampathong, à Nai Yang Beach la semaine précédente.
Supat jouait dans les vagues, de l’eau à hauteur de genou, avec cinq amis quand ils ont été emportés par les vagues. Deux de ses cinq amis avaient été secourus par un sauveteur norvégien, Terje Tonnessen, 37 ans. Les trois autres étaient parvenus à regagner la plage.
Alors que des riverains tentaient de retrouver Supat, les sauveteurs restaient sur la plage. Le corps de Supat a été retrouvé deux jours plus tard, ramené par les vagues jusqu’à Nai Yang Beach.
SILENCE OR HONTE ?
Alors que The Phuket News soutient fermement les efforts ‘honnêtes’ des sauveteurs de Nai Harn, tout comme tous ceux des plages de la côte ouest de Phuket, leur appréhension a dévoiler des détails des noyades et des incidents de cette semaine montre une tendance dérangeante.
Sans aucune organisation n’est là pour confirmer les sauvetages réalisés, ou les possibles morts, survenus sur les plages de l'île, la seule manière d’informer la population sur la dangerosité de la mer des vagues et des courants à Phuket reste entre les mains des réseaux sociaux et de la population elle même, laissant des officiels de Phuket une image d’incapacité – ou pire, de mauvaise volonté – à présenter aux touristes les dangers auxquels ils font face.
Ce silence semble être devenu une politique, et même MaAnn Samran, le chef de l’Organisation Administrative de Cherng Talay (OrBorTor), le mois dernier ne défendait pas l’inaction des sauveteurs après le sauvetage d’un touriste en difficulté à Surin Beach par un surfeur local et un touriste français.
Personne à l’OrBorTor de Cherng Talay n’avait souhaité commenté le situation ni même indiqué le nom du responsable des sauveteurs de Surin Beach. Tous avaient insisté que The Phuket News devait contacter le chef MaAnn – et uniquement lui.
M. MaAnn avait seulement confirmé avoir été informé de l’incident, avant de conclure “Nous enquêtons sur ce qu’il s’est passé et pourquoi les sauveteurs ne sont pas intervenus”
Pire maintenant, les vagues ont détruit des postes d’observations à Kamala et à Nai Yang (ou Supat s’est noyé), ce qui démontre l’échec des autorités locales à fournir le budget de base pour assurer la surveillance des plages, pour former les sauveteurs ou leur fournir l’équipement nécessaire au sauvetage.
L’effondrement des sauveteurs de Phuket est total depuis le fiasco débuté en Octobre dernier, quand les précédents détenteurs du contrat des sauveteurs de Phuket avaient refusé de répondre à l’appel d’offre pour un nouveau contrat, protestant contre coupes budgétaires.
Toutes les noyades de ces deux dernières semaines sont survenues alors que l’Association Internationale du Sauvetage en Mer (ISLA) a répété ses appels à la fermeture des plages de la côte ouest de Phuket le temps que les conditions soient moins dangereuses pour les baigneurs.
Membre de l’ISLA, Daren Jenner avait avertit contre la surutilisation des drapeaux rouges sur toutes les plages, qui pousserait la population à les ignorer uniquement car ils sont hissé partout.
A savoir, l’homme secouru hier à Nai Harn Beach serait allé se baigner alors que les drapeaux rouges étaient hissés, tout comme ce fut le cas du touriste indien de 33 ans Gaurav Mann, emporté par un puissant courant le 25 Juillet à Karon Beach. Le corps de M. Mann avait été retrouvé échoué sur la plage de Karon deux jours plus tard.
Article original : The Phuket News