Des êtres mythiques tout droits sortis des anciens textes sacrés
Si vous avez vraiment passé du temps en Thaïlande, ou même si vous vous y êtes simplement rendu pour les vacances, vous avez certainement aperçu des représentations de créatures mythiques dans les temples thaïs ou sur d’autres sites religieux.
Ces êtres résident dans la foret Himaphan, sur les pentes du mythique mont Meru, considéré comme le centre de la cosmogonie bouddhiste et hindoue.
La foret, et les créatures qui la peuple, sont décrits dans le récit sacre bouddho-thai Ramakien, lui-même dérivé de l’ancien texte hindou Ramayana. Il existe des dizaines et des dizaines de ces êtres mythologiques résidant dans cette foret, et les plus représentés dans l’art et l’architecture thaïs sont le serpent, le lion, le crocodile et le cygne.
Beaucoup de ces créatures mythiques partagent des caractéristiques avec leurs homologues réels et possèdent également des traits de nature humaine. Il y en a beaucoup trop pour les lister tous, mais jetons tout de même un coup d’œil aux plus communs.
Le Naga est un serpent semi-divin associé à l’eau et est souvent le gardien des temples. En tant qu’être de l’eau et des mondes souterrains, le Naga est souvent employé comme décoration pour les barges, les fenêtres, les portes, les entrées et les arches. La légende raconte qu’un Naga peut aussi se transformer en être humain. De plus, le Naga peut commander la pluie et ainsi possède un rôle majeur dans la prospérité et sur les récoltes. Il garde également les richesses cachées de la Terre et est le protecteur du bouddhisme.
Sur
les balustrades, le Naga est souvent associé au Makara, un être a l’apparence
de crocodile. Il est intéressant de remarquer que la bouche ouverte du Makara ‘dégueule’
un Naga en colère. La tête du Makara ressemble très souvent à une trompe d’éléphant
et son cou est cerclé de trois collerettes.
Avec le Naga et le Makara, un autre créature similaire appelée Mom est une puissante
créature aquatique à quatre pattes. On peut l’apercevoir à l’entrée des temples
au nord de la Thaïlande essentiellement.
Un autre gardien est le lion, également appelé Singh ou Singha. Ces figures de lion vont souvent par deux et se trouvent à l’entrée des temples et des grands édifices ou même des maisons. La manière dont Singha est représenté emprunte beaucoup à son cousin chinois et au style chinois, deux lions placés devant un bâtiment pour en garder l’entrée – la femelle se trouve à gauche avec son petit et le male se trouve à droite et tient sous sa patte une boule représentant le monde.
Le Khochasi est un hybride lion éléphant, avec la trompe les oreilles et les défenses d’un pachyderme. Il garde les lieux sacrés, particulièrement les portails dans le nord du pays. Un autre être à l’apparence d’éléphant est Erawan, connu comme l’éléphant des nuages, l’éléphant a trois tètes Erawan est la monture du dieu hindou Indra.
Hong (ou Hamsa) est un cygne céleste au long et gracieux cou, au bec étendu, aux immenses ailes et à la longue et splendide queue flottante. Beaucoup de thaïs croient que lorsque la feuille de lotus que tient le cygne dans son bec heurte une cloche, les prières montent directement au paradis. Ce cygne céleste apparait sur les toits des temples mais peut aussi décorer des objets plus quotidiens comme des lampadaires par exemple.
Autre hybride mythique, Kinnari (femelle) ou Kinnara (male), dont la partie supérieure est celle d’un danseur céleste humanoïde et la partie inferieure celle d’un cygne céleste (Hong) est aussi très répandu dans les temples. On les retrouve souvent dans les décorations architecturales et les peintures murales. La femelle Kinnari symbolise la beauté féminine, la grâce et l’accomplissement culturel par la danse et le chant. La danse de Kinnari et Kinnara est aussi très souvent représentée.
Enfin, Garuda – créature mythique hybride entre un homme et un oiseau sert de symbole national de la Thaïlande et est représenté sur les bâtiments gouvernementaux. Garuda est le roi des oiseaux et l’ennemi naturel des Naga. Il possède le corps d’un homme, des ailes des pattes et un bec d’oiseau. Il est aussi le véhicule du dieu hindou Vishnu.
Nous pouvons dire que les créatures mythologiques thaïes montrent comment le bouddhisme, l’indouisme et l’animisme sont entremêlés dans la culture et la tradition thaïe. De nombreuses autres créatures dont nous n’avons pas parlé ici existent, c’est pourquoi je vous invite à faire quelques recherches en ligne pour les découvrir et apprendre leur sens symbolique.
Ces êtres mythiques sont un sujet populaire de l’art classique thaïs et de la peinture. Cette popularité dure encore aujourd’hui. Par exemple, l’artiste Chakrabhand Posayakrit a créé d’impressionnantes représentations de Kinnari et d’autres artistes inventent de nouvelles créatures qu’ils introduisent dans leurs œuvres.
Sirinya Pakditawan est une ‘luk kreung’, ou moitié thaïe, née et élevée à Hambourg en Allemagne. Elle adore écrire au sujet de la Thaïlande, avec un focus sur la culture, l’art, l’histoire, les traditions et la population, mais aussi sur de nombreux autres sujets de la culture populaire thaïe, les voyages et la cuisine thaïe.
L’objectif de Sirinya n’est pas seulement de divertir ses lecteurs mais aussi de fournir des informations et des faits concernant la Thaïlande, sa culture et son histoire qui ne sont peut-être pas très connus, en particulier aux yeux des occidentaux. Elle est diplômée d’un doctorat d’études américaines de l’université de Hambourg.
Pour découvrir l’article original et bien d’autres, visitez le blog de Sirinya : www.sirinyas thailand.de
Article original : Sirinya Pakditawan / The Phuket News